Les logiciels s’imposent comme un facteur clé de différenciation et d’innovation, d’après une nouvelle étude d’Accenture. Dans un monde aujourd’hui piloté par les logiciels, chaque entreprise doit repenser son potentiel et se réinventer. Pour ce faire, elle peut commencer par changer la manière dont elle conçoit, développe et réalise ses applications. Elle peut aussi se doter d’un nouveau modèle d’exploitation permettant aux utilisateurs fonctionnels et aux informaticiens de développer conjointement des logiciels afin d’aborder de nouveaux marchés, de toucher de nouveaux clients et de générer une nouvelle croissance.

L’étude d’Accenture, intitulée « The Future of Applications: Three Strategies for the High-velocity, Software-driven Business », offre une analyse complète du secteur des applications – logiciels maison, ERP et SaaS – tenant compte de l’évolution de plus en plus rapide à laquelle sont confrontées les entreprises aujourd’hui et de la prédominance grandissante des logiciels.

Dans ce contexte, l’informatique est souvent mise au défi d’innover et de répondre rapidement aux besoins métier en raison de ses obligations opérationnelles. Selon Gartner, les ressources informatiques sont aujourd’hui affectées dans une très large mesure à l’exploitation de l’entreprise, une tâche qui mobilise 60 à 80 % du budget informatique[1]. Accenture estime qu’un changement plus profond est nécessaire pour réinventer le secteur des applications en réponse aux défis actuels du marché.

« Lorsqu’un avantage concurrentiel à long terme dépend des logiciels, il ne suffit plus de suivre le mouvement », explique Yves Bernaert, directeur d’Accenture Technologie en France. « Les stratégies logicielles deviennent rapidement des stratégies métier. Le secteur des applications doit faire l’objet d’une refonte dynamique et fondamentale, faisant appel à des stratégies innovantes qui aident les entreprises, non seulement à conserver un avantage, mais aussi à gagner du terrain sur la concurrence. »

L’étude d’Accenture présente trois stratégies applicatives :

• Applications fluides : pour être compétitives en termes d’agilité et de réactivité, les entreprises ne peuvent plus se permettre un codage complexe, long et coûteux des applications ni des déploiements de systèmes massifs sur plusieurs années. Elles ont besoin d’une nouvelle méthode de création de logiciels – plus rapide, plus souple, plus fluide – reposant sur des composants réutilisables qui accélèrent l’assemblage des applications au service de besoins métier dynamiques. Cette approche nécessite des architectures modulaires, des techniques d’intégration de nouvelle génération et un état d’esprit donnant la priorité au cloud et aux mobiles. Des innovations techniques telles que l’infrastructure agile et DevOps viennent encore accélérer le développement et le déploiement.

• Applications intelligentes : les entreprises doivent intégrer l’intelligence logicielle dans tous les domaines pour faire face à l’accroissement des volumes, à l’accélération et à la complexification, et de tirer le maximum de valeur des données internes et externes, y compris celles provenant du monde physique. L’intelligence logicielle est rendue possible par un afflux de données, par la puissance de traitement et par des progrès scientifiques tels que la reconnaissance du langage naturel, les machines intelligentes et l’informatique cognitive. Grâce à ces avancées, les applications peuvent automatiser les tâches de routine, optimiser les processus métier et informatiques à travers l’analytique intégrée et, à terme, se piloter elles-mêmes.

• Applications connectées : pour accroître leur chiffre d’affaires et défendre leur position sur le marché, les entreprises devront développer leur compétitivité grâce aux logiciels. Cela passe par l’ouverture de dimensions multiples en matière de connectivité des applications avec les écosystèmes des partenaires et des clients ainsi qu’avec un Internet des objets en plein essor, des conditions essentielles pour l’offre de nouveaux services. Les applications connectées fonctionnent sur toutes les plates-formes – smartphones, tablettes et ordinateurs, mais aussi outils de production, pipelines, équipements industriels, véhicules, accessoires connectés, etc. – afin de transformer les produits en hybrides associant produit et service.

« A la différence des applications monolithiques actuelles, les futures applications devront être plus agiles », souligne Matthew Narsi, directeur de l'activité Services applicatifs d'Accenture France Benelux. « Les entreprises doivent commencer à se réinventer dès à présent afin de bénéficier d’applications capables de s’adapter au rythme de l’activité, de faire face à une complexité croissante et d’ouvrir la voie à des environnements plus interconnectés. »

L’étude s’intéresse également au nouveau modèle d’exploitation nécessaire pour aider les utilisateurs fonctionnels et les informaticiens à élaborer la stratégie de l’entreprise, conjointement et en continu, en s’appuyant sur les logiciels.

« Dans l’univers numérique, les logiciels ne sont plus simplement au service de l’activité, ils sont l’activité. Le modèle existant de la plupart des entreprises en matière de développement de logiciels est inadapté à cet environnement », poursuit Yves Bernaert. « L’innovation doit être impulsée conjointement par les utilisateurs fonctionnels et les informaticiens, et le modèle d’exploitation doit faire intervenir de nouveaux acteurs technologiques, allant de la R&D au marketing et aux opérations. »