Les géants de la tech investissent dans les films et séries

Par:
francoistonic

ven, 22/12/2017 - 12:01

Ce n’est un secret pour personne : la vidéo à la demande, la télévision, la production audiovisuelle est le nouveau terrain de jeux des géants de la technologie. Le contenu est le point central des manoeuvres qui s’opèrent depuis quelques mois. 

Netflix a montré le chemin ainsi qu’Amazon. Et ce n’est pas un hasard si les grands studios tremblent car ces nouveaux venus bouleversent et bouleverseront le marché : au niveau de l’accès, dans les offres, la manière de consommer et la production. Pour ces géants de la tech, comment ne pas aller vers un marché qui pèsent des dizaines de milliards et captent des millions de personnes, au cinéma, à la télévision et à la maison avec la Blu-Ray (et rediffusion).

Netflix a montré son ambition et les réactions parfois hostiles contre le serveur en ligne durant le festival de Cannes transpirent l’inquiétude des acteurs traditionnels du marché. Et ce n’est que le début. 

Apple cherche à aller sur ce marché. Steve Jobs avait commencé à réfléchir sur comment casser le modèle traditionnel de la télévision mais depuis, la Pomme s’est heurtée aux diffuseurs et à tardé à aller vers le contenu. Aujourd’hui, l’équipe contenus s’étoffe de semaine en semaine, plusieurs séries sont signées. Avec l’Apple TV et les terminaux iOS, la Pomme a une puissante de frappe importante. Le budget de départ est de 1 milliard $. C’est beaucoup et peu à la fois pour produire du contenu qui se voudra de qualité. 

Amazon est plus discret que Netflix mais progresse peu à peu sur le contenu proposé. Si The Man in the High Castle est une série référence par sa qualité, c’est la signature récente avec les héritiers de Tolkien et les futures séries autour de la Terre du Milieu qui font rêver. Et les studios et diffuseurs ne sont pas forcément très contents de cet accord. 

Netflix continue son travail de fond. Et les investissements s’élèvent à plusieurs milliards $. Et dernièrement, l’ambition est de faire des films à gros budgets. Un signe pour les grands studios et les grandes franchises (X-Men, Star Trek, Star Wars, etc.) qui pourraient un jour être financées et diffusées sur ces canaux et non plus dans les salles de cinéma.

Au-delà de la production et la diffusion sur les canaux, les géants de la tech pose la question : quels avenirs pour les studios traditionnels, les diffuseurs, les salles de cinémas ? Et même de la manière de gérer une carrière pour les actrices et acteurs ? C’est bel et bien un nouveau modèle qui émerge petit à petit. Netflix, pour rester dans la course, sera condamné à investir encore et toujours mais ses ressources sont limitées. L’autre mouvement que l’on verra, tôt ou tard, sera des rachats de studio. Mais ces deals sont longs à négocier et les montants élevés. Mais il y a des logiques industrielles notamment pour acquérir les catalogues de contenus (crucial pour alimenter les plateformes), l’expertise de production, voire, des canaux de diffusion. 

Pour prétendre jouer avec ces nouveaux acteurs, il faudra être capable d’aligner les milliards $. Si nous prenons la France, aucun acteur n’est aujourd’hui capable de rivaliser, ni de monter un modèle identique pouvant adresser le monde entier. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas se positionner, tester et proposer des modèles. Le réveil sera douloureux si personne ne bouge.

François Tonic