mer, 25/05/2011 - 14:04
Le Cloud Computing, dont les contours ne sont pas toujours clairs et le buzz médiatique un peu trop assourdissant, est pourtant un concept puissant pour les entreprises et une réponse pertinente aux challenges des DSI: Mobilité, Agilité, Accélération! L’entreprise doit être mobile pour être agile afin d’accélérer sa croissance. Par Olivier Micheli, Directeur Général NTT Europe, France.
La fonction du DSI n’a jamais été autant bousculée et la raison est simple : l’entreprise moderne est en pleine mutation. Ses frontières deviennent abstraites (le concept d’entreprise étendue devient réalité), les usages des clients évoluent, les cycles de développement et de mise sur le marché se raccourcissent, le mode collaboratif devient la norme dans des organisations matricielles complexes à maîtriser.
Parmi les nombreux phénomènes qui participent à transformer le profil de nos entreprises, deux sont particulièrement intéressants pour le sujet qui nous intéresse :
- La consumérisation des technologies: l’entreprise n’est plus le moteur de l’adoption des nouvelles technologies. Les usages en vogue naissent dans la sphère personnelle, et c’est bien le grand public qui exprime fortement ses exigences auprès de l’entreprise. Celle ci doit prendre en considération les besoins des nouveaux talents, c’est-à-dire ceux de la génération Y, les fameux « digital natives » et bientôt ceux de la génération Z…
- L’agilité (ou le besoin d’agilité): les entreprises deviennent mondiales, elles doivent s’ouvrir et collaborer avec différents types de partenaires, elles doivent répondre aux exigences de clients de plus en plus zappeurs. L’entreprise doit s’adapter en permanence, à ses clients, ses fournisseurs, ses employés, elle devient ouverte et doit mettre en place des structures simples et flexibles.
Ces forces nouvelles impactent les entreprises et influencent la mission des DSI. Leur rôle évolue, il devient plus stratégique et les CEO prennent enfin conscience de l’importance de cette fonction clé au sein de l’entreprise.
La DSI n’est plus systématiquement vue comme un centre de coûts, ni un centre de services, mais plutôt comme un centre de création de richesses, capable d’accélérer le cycle de développement des produits et le time to market, d’optimiser le processus de livraison des produits aux clients, de faciliter la collaboration des équipes, etc. La DSI ne doit plus être perçue comme un château fort bien gardé, vestige du Moyen Age. Elle doit s’inscrire dans la période de la Renaissance, plus ouverte où le château fort devient un lieu de culture et de plaisirs ! En plus d’accélération, l’entreprise a besoin d’agilité. Crise oblige, mais pas uniquement… Elle doit bien sûr faire face aux soubresauts de l’activité, à la hausse comme à la baisse, selon les zones géographiques où elle opère.
Mais l’entreprise doit surtout répondre aux besoins de ses collaborateurs qui veulent se connecter n’importe quand, n’importe où et si possible avec n’importe quel type de support : nous sommes bien dans l’ère de l’ATAWAD (Any Time, AnyWhere, AnyDevice), l’ère de la mobilité. L’entreprise étendue doit être mobile afin d’être agile.
Accélération, Agilité, Mobilité : 3 facteurs clés de réussite indispensables pour l’entreprise du 21ème siècle. Et le cloud dans tout ça? Justement le Cloud Computing regroupe ces 3 éléments clés. Il est à la fois un facteur d’agilité, de mobilité et d’accélération :
Agilité, en utilisant de la ressource informatique (application, puissance de calcul, stockage etc.) à la demande et en fonction de ses besoins.
Mobilité, grâce à l’émergence de terminaux légers associés à la virtualisation des applications.
Enfin, accélération grâce aux déploiements rapides d’applications, d’infrastructure afin de faire face aux pics d’activité.
Mais pour passer du statut de buzz technologique à une solution technique pérenne, éprouvée et considérée sérieusement par les DSI, le Cloud Computing doit répondre au moins à 3 facteurs clés de succès :
Simplifier la définition : beaucoup de concepts issus des modèles « as a Service » rendent encore les contours du Cloud trop flous pour les décideurs
Changement de paradigme au sein des entreprises : la DSI doit accepter de se concentrer sur le cœur de métier de son entreprise afin de maximiser la création de valeur. Elle doit définir quelles sont les tâches et les compétences à conserver en interne et accepter d’externaliser le reste.
Changement de paradigme au sein des opérateurs : le succès d’un opérateur, notamment de cloud, n’est pas lié à sa capacité à proposer de nouvelles fonctionnalités techniques en tant que telles, mais plutôt sa capacité à les utiliser afin de mieux s’adapter au modèle économique de ses clients. Il n’existe plus UN seul modèle économique mais DES modèles économiques. Ces modèles doivent reposer sur des métriques business et non plus techniques.
Le Cloud Computing n’est pas une rupture technologique mais plutôt une rupture d’usage de l’informatique : je n’investis plus dans du matériel coûteux, des licences et des architectures rigides et longues à mettre en œuvre, je paie en fonction de ma consommation et j’accède rapidement à des services évolutifs capables de s’adapter à mes besoins.
La réflexion qui s’engage autour du Cloud n’est pas uniquement technique, mais bien plus philosophique : il s’agit de construire plus de confiance et d’ouverture. Les prestataires qui réussiront sont ceux qui sauront se positionner comme des opérateurs de confiance.
Par Olivier Micheli, Directeur Général NTT Europe, France.
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