C’est la surprise du 7 mai 2009 dernier. Micro Focus annonçait en même temps que ses résultats préliminaires de son année fiscale, le rachat pur et simple de Borland et d’une partie des activités de Compuware ! C’est une nouvelle manœuvre historique du marché du développement qui se réalise.

Après plusieurs années difficiles et une vente de Code Gear (partie outils de développement) à Embarcadero, Borland voulait se recentrer sur les outils de gestion de cycle de vie (ALM) et la modélisation (Together). Malgré des solutions solides comme Caliber, Together, Starteam, l’éditeur n’a jamais réellement réussi à s’installer sur un marché très concurrentiel. Coincé sur l’ALM contre HP (rachat de Mercury), IBM Rational, Microsoft, Serena et les outils open source, les marchés des tests et de modélisations n’ont pas pu permettre la moindre planche de salut. Sur la modélisation, Together était un des outils les plus plébiscités il y a 3-4 ans mais avec l’arrivée en force de nouveaux acteurs et des tendances Model Driven, Borland n’a pas pu garder son influence. Et l’arrivée de Microsoft n’était pas non un bon signe, ni le renforcement de Rational.

Désormais, reste à savoir comment tout cela va vivre dans les prochains mois, car il faudra bien justifier et rentabiliser les 75 millions de dollars pour Borland, même si pour Micro Focus il s’agit d’étendre considérablement ses gammes et sa surface fonctionnelle.

C’est cette logique d’extension qui a conduit Micro Focus a racheter une partie de Compuware : les outils de Test et de Qualité. Ces outils étaient pourtant depuis des années le cœur de l’activité de Compuware. L’éditeur veut désormais se concentrer sur les performances et l’optimisation en mainframe et la gestion du portefeuille applicatif. Cela signifie que des outils comme DevPartner, TestPartner sortent du giron de Compuware.

Ces rachats vont donc redistribuer une partie des cartes des marchés du test, de la qualité et même, marginalement, du marché de la modélisation. Reste à voir comment Micro Focus va digérer l’arrivée de ces nombreux outils et comment l’éditeur va faire la complémentarité entre eux. Quoi qu’il en soit cette annonce marque aussi la 2e mort de Borland, la première étant la cession des outils de développement.