A chaque usage son Ubuntu
mar, 29/09/2020 - 17:29
Canonical est un des principaux éditeurs de systèmes Linux pour tous les matériels, sauf les mobiles. Et l’éditeur n’est pas impressionné par le rachat de Red Hat, ni par les autres distributions. Ubuntu vit sa vie et plutôt bien. Aujourd’hui, l’éditeur mise sur son Linux et les services au-dessus que l’on va retrouver dans le cloud privé/public ou encore sur les serveurs.
Bref, à chaque usage son Ubuntu :
- Desktop : c’est la version la plus connue et sans doute la plus utilisée, dixit l’éditeur. Idéal pour les postes de travail, pour les développeurs et même les utilisateurs.
- Server : c’est la distribution dédiée serveur fonctionnant sur PC, Mac, ARM, IBM Power et s390x.
- IoT : on l'oublie souvent, mais Ubuntu est aussi pour les IoT. Plus précisément, cette édition se destine plus aux gateways edge, box domotique que les objets connectés eux-mêmes. Car la distribution nécessite tout de même 100-200 Mo. Elle fonctionne sur Pi, Intel NUC (étrange choix de l’indiquer dans la catégorie IoT), KVM, UP2, etc. Ubuntu IoT se base sur la version Core.
- Core : il s’agit de l’édition la plus compacte. Elle est taillée pour les systèmes embarqués, les box, l’industrie. Tout est fait pour éviter que le matériel soit briqué après une mise à jour. C’est pour cela que l’OS est découpé en couche : kernel, services OS et les apps. Chaque couche peut être mise à jour séparément. Le kernel peut être adapté selon les besoins, notamment en exigence temps réel. Comme nous l’a précisé l’éditeur, on parle plutôt de temps réel mou et non dur.
- Ubuntu Cloud : dédié au monde du cloud comme AWS, Azure, Google Cloud Platform…
La prochaine version majeure sera Ubuntu 20.10 qui doit arriver fin octobre. La bêta doit sortir le 1er octobre. Les principales briques techniques sont à jour, notamment Gnome. On pourra utiliser des kernel OEM (noyaux clients) à la place du noyau officiel. Active Directory sera supporté. Une fonction orientée entreprise. On notera aussi l’arrivée du login par empreinte digitale. Très attendue, la 20.10 sera la première version Ubuntu non Mate à pouvoir être réellement installée sur Raspberry Pi. Il faudra posséder une Pi 4 8 Go de Ram.
Ubuntu conserva son rythme d’évolution : 2 ans pour les versions majeures et tous les 6 mois pour les versions mineures.
L’ambition de Canonical n’est pas de proposer des stacks et des forks. Le but est plutôt d’intégrer les dernières versions des outils et librairies et de travailler avec les éditeurs et les communautés. Pas question de proposer une OpenJDK Ubuntu comme peut le faire Amazon Web Services ou Red Hat. Pour l’éditeur, ce n’est pas son job. Pareillement, pas question de repackager un Kubernetes à soi…
Côté développement, notons que l’éditeur ne travaille pas avec Apple pour déployer par défaut Swift. Si l’éditeur travaille avec Microsoft, notamment sur la partie Azure pour les images Ubuntu cloud, aujourd’hui, .Net Core (ou le futur .Net 5) n’est pas proposé en standard par la distribution. Cependant, Canonical travaille assez étroitement avec Google pour l’édition Linux de Flutter. À terme, Canonical souhaite intégrer Flutter dans le système, mais aussi déployer des apps codées en Flutter. Un des intérêts de Flutter est de réduire le développement sur les différents systèmes. Avec Flutter, une app Linux, macOS ou Windows sera très proche. Flutter apportera aussi une couche d’interface plus moderne. Flutter Linux utilisera Snap Store. Il serait même question que l’installer Ubuntu soit coder en Flutter…
Quid de Mac Arm et de RISC V : pas d’information précise. Sur RISC V, c’est potentiellement une plateforme qui sera supportée.
Côté Datacenter, Ubuntu Server est la distribution référence et elle est utilisée par de nombreux constructeurs de serveurs. Mais surtout, l’éditeur propose des serveurs dédiés comme LXD (conteneurs), OpenStack, MAAS (provisionnement de serveurs), Juju (multi-cloud), etc.
Pour l’éditeur, Ubuntu peut être aussi un poste de développement pour les développeurs. D’ailleurs, plusieurs constructeurs proposent par défaut, ou en option, Ubuntu Desktop. D’autre part, la distribution supporte par défaut de nombreux outils et langages pour les dévs. On dispose des piles techniques pour faire de l’IA/machine learning. Bien entendu, le développement d’apps Ubuntu est possible et l’éditeur propose des SDK et des outils pour développer et déployer les apps (via snap).
Merci à Thibaut Rouffineau (Canonical)
François Tonic