En 2015 les cybercriminels préfèrent la propagation de virus aux spams
mar, 14/04/2015 - 15:07
Ceci d'après l’analyse des boîtes emails de professionnels utilisant la technologie de filtrage de Vade Retro (soit plus de 150 millions de boîtes emails analysées) sur février et mars 2015. Cette analyse montre une nouvelle tendance forte en matière de cybercriminalité. Les attaques de spam de masse et classiques sont délaissées par les hackers au profit d’attaques de virus ciblées et plus élaborées. Sur les mois de février et mars 2015, le niveau de spam a connu une baisse – même s’il représente toujours 72% du flux d’emails adressés aux utilisateurs dans le cadre professionnel (contre 77% en décembre et 79% en janvier), alors que le niveau de virus est stable à un niveau très haut depuis le mois de janvier 2015 soit 0,3% du flux total d’emails.
En 2015, les virus sont en croissance de près de 300 % par rapport à 2014
Dimitri Perret, Responsable Marketing Vade Retro Technology insiste sur l’importance de cette tendance : « Depuis le début de l’année 2015, le niveau de virus que nous observons est très élevé - même si le chiffre de 0,3 % paraît peu significatif, le virus a tout de même connu une hausse de 300 % entre la fin de l’année 2014 et les premiers mois de 2015. Cela démontre une nouvelle tendance : la qualité plutôt que la quantité. Pour des raisons de rentabilité, les hackers préfèrent envoyer moins de spam de type viagra et autres, pour s’orienter vers des emails plus ciblés et plus dangereux. Ces virus sont de natures ransomware, où une somme d’argent est demandée pour débloquer le poste infecté. On y retrouve aussi (et toujours) les virus pour infiltrer les réseaux et développer ou renouveler leurs parcs de botnets (postes zombies, utilisés pour envoyer les spams et virus). Le retour sur investissement est donc plus élevé. »
Les virus utilisés ont généralement une finalité financière. Très agressifs, ils sont par exemple cachés dans des fichiers .zip contenant un fichier screensaver qui est en fait un cryptolocker. Les virus de ce type peuvent être utilisés par les hackers pour crypter les données du disque dur de l’entreprise et pratiquer du ransomware. Le phishing est également toujours très utilisé pour pénétrer les réseaux en invitant les utilisateurs à cliquer sur des liens frauduleux via des faux emails ressemblants de plus en plus à de vrais emails d’entreprise.
Le spam évolue
Comme dit plus haut, le spam reste malgré tout très utilisé. De plus il évolue. Les envois massifs de spam sont aujourd’hui trop vite détectés par les technologies anti-spam, les cybercriminels font donc évoluer leurs méthodes pour tenter de franchir les outils de détection et voler « sous les radars ». Concrètement cela consiste à envoyer des vagues de spam plus petites et plus courtes mais vers des utilisateurs plus ciblés (technique du Snowshoe par exemple). Derrière cela, la finalité est de développer ou renouveler un réseau de botnet afin de propager du malware de manière plus discrète et efficace.