IoT : à la recherche du réseau perdu

Par:
francoistonic

mar, 28/02/2017 - 11:09

On parle beaucoup des objets connectés, les fameux IoT. Mais nous oublions souvent un petit élément : le réseau. Bien entendu, ces objets peuvent utiliser le réseau Internet, 3G, 4G classiques. D’ailleurs, de nombreux objets utilisent ces réseaux, mais en général, ce sont des gros objets de type assistants. Mais en réalité pour la majorité des objets, tels que les bornes, capteurs divers et variés, inutile de passer par des infrastructures aussi grosses. Les réseaux IoT reposent sur la notion de réseau basse consommation longue distance : LPWA (Long Power Wide Aera).

Peut-être avez-vous entendu parler des réseaux dédiées IoT tels que Lora ou Sigfox. Si nous prenons Sigfox, le principe est simple : un réseau dit longue portée à bas débit. Ce réseau dédié permet de faire transition les données d’objets à objets par exemple. On ne passe pas pour un ordinateur ou un téléphone. Le réseau Sigfox s’appuie sur la technologie Ultra narrow band. Avantages : consommation très basse, utilisation de fréquences libres. Mais pour pouvoir fonctionner, il nécessite des antennes relais, eh oui, il n’y a aucun mystère. Sigfox est opéré dans le monde par des dizaines d’opérateurs et sociétés diverses.  Cela signifie que si le réseau Sigfox n’est pas disponible dans la zone d’installation de vos IoT, ils resteront muets…

LoRa est l’autre réseau bien connu du monde IoT. Il s’agit aussi d’une infrastructure longue portée à très basse consommation. Il fonctionne sur la fréquence 868 MHz et connexion Internet. Une alliance existe pour promouvoir ce réseau et assurer son support et bon fonctionnement sur les réseaux des telcos. LoRa est vue comme une infrastructure plus distribuée que Sigfox

En France, Bouygues Telecom a opté pour LoRa pour construire un réseau dédié IoT, dès 2015. L’objectif était de couvrir la France pour fin 2016. Cela signifie que les IoT utilisant LoRa passeront par les antennes Bouygues. L’opérateur Orange déploie lui aussi LoRa mais vient d’annoncer son intérêt pour une autre infrastructure IoT : LTE-M. LTE-M est une variante du réseau LTE qui se dédie aux Machine-to-machine, donc aux IoT. Il supporte les IoT divers et variés, basse consommation, couverture élargie (en théorie, en pratique, il faudra attendre le déploiement réel), souplesse sur le volume des données transitant. Ce réseau passe des fréquences 1,4 MHz (maximum). 

Autre réseau que l’on commence à voir ici et là : NB-IoT. NB-IoT est soutenu par Vodafone ainsi que Huawei. C’est un concurrent direct de Sigfox et LoRa. 

Une véritable concurrence existe entre ces réseaux, et il en existe d’autres. L’avantage du LTE-M est de reposer un standard existant et bien connu. Il est parfois présenté comme le nouveau standard des réseaux basses énergies, mais tout standard qu’il sera peut être, son point faible est son déploiement quasi inexistant aujourd’hui. Reste aussi à voir comment les constructions d’IoT vont recevoir ce nouveau réseau. La course au déploiement est donc essentielle pour Sigfox, LoRa et LTE-M. Celui qui réussit à être mondialement présent et supporté par les telcos, aura une belle présence. Ensuite le coût d’implémentation du matériel et du logiciel dudit réseau sera essentiel pour le constructeur. Car, l’IoT doit implémenter l’équipement de communication nécessaire (on paie le matériel une fois) et il faut aussi payer l’accès au réseau IoT (coût annuel).

Autre élément de choix : la portée du réseau, c’est-à-dire la distance des communications autorisées. Bref, il ne faut pas être à 100 km d’une antenne… Et plus un IoT est loin de son antenne, plus la communication risque de durer longtemps et donc de consommer des datas et de l’énergie… On lira ici et là que Sigfox propose une distance de 17 km contre 14 pour LoRa. Et il ne faut pas oublier la sécurité et le chiffrement des communications.  

François Tonic