La grande bibliothèque du code source Software Heritage ouvre ses portes
ven, 08/06/2018 - 12:45
Il y a un an, Inria signait une convention avec l’UNESCO ouvrant la voie à des actions communes en faveur de la préservation et du partage du code source des logiciels, notamment au travers du projet Software Heritage qui pour cette occasion ouvrait son site internet en plusieurs langues.
Aujourd’hui, alors que le travail de collecte s’est poursuivi et amplifié, et que de nouveaux partenaires ont rejoint le projet, l’UNESCO et Software Heritage sont heureux de célébrer ensemble une nouvelle étape capitale : ouvrir les portes de la plus grande archive jamais constituée et rendre consultable par tous le code source de dizaines de millions de logiciels préservés et réaffirmer à cette occasion la dimension de bien commun du logiciel libre.
Software Heritage au service de la société, de la science et de l’industrie
Pour les responsables du projet, le logiciel est au coeur de tout développement technologique et joue donc un rôle central et même critique dans notre vie quotidienne, notre industrie et notre société.
Afin de préserver ce patrimoine et de répondre aux défis technologiques et scientifiques de demain, il est essentiel de construire dès aujourd’hui une archive universelle et pérenne du logiciel, expliquent-ils. C’est la raison pour laquelle Inria, institut de recherche dédié au numérique, convaincu du rôle majeur du logiciel dans le développement de la société numérique, a souhaité relever le défi en initiant le projet dès 2015.
Software Heritage a pour mission de collecter, organiser, préserver, et rendre accessible à tous le code source de tous les logiciels disponibles. En construisant une archive universelle et pérenne du logiciel, Software Heritage a pour objectif de mettre en place une infrastructure essentielle au service de la société, de la science et de l’industrie.
Le besoin de construire une infrastructure capable de référencer tout le code source publiquement disponible et qui s’inscrit dans la durée est clair. L’enjeu n’est pas seulement de préserver les anciens codes sources, mais d’aider les développeurs de nouveaux projets logiciels à trouver, réutiliser, référencer et archiver les nouveaux codes sources. Mettre à disposition une archive unique et universelle rendant disponibles les codes sources de ces logiciels facilite l’accès à la connaissance qu’ils contiennent, soutient la formation à la programmation, et crée un catalogue de référence avec l’ensemble des connaissances, une sorte de Wikipedia du logiciel. Software Heritage s’appuie sur une infrastructure distribuée, avec des partenaires internationaux, de manière à garantir la robustesse et la disponibilité de l’archive.
Software Heritage dévoile aujourd’hui le contenu de l’archive
Aujourd'hui, Software Heritage contient plus de 83 millions de projets logiciels, avec plus de quatre milliards de fichiers sources uniques, ainsi que tout l’historique de leur développement, ce qui en fait déjà l’archive de codes sources la plus importante de la planète.
A titre d’exemple, vous pouvez notamment y retrouver archivés :
- le code source du système de guidage de l’Apollo 11
- le code source du navigateur web NCSA Mosaic, qui a rendu le Web populaire
- le code source du jeu Quake III Arena
- le code source du très populaire framework Angular.js
Software Heritage a également noué un partenariat avec HAL, l'archive ouverte pluridisciplinaire, destinée au dépôt et à la diffusion d'articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, et de thèses, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Le projet est soutenu par de nombreux partenaires internationaux comme Microsoft, DANS, l’Université de Bologne, la Société générale, Huawei, Nokia Bell Labs, Intel, rejoints récemment par GitHub, Google, l’UQAM, Qwant et FOSSID.
Roberto Di Cosmo, directeur du projet, ajoute : « nous sommes très fiers de cette étape qui représente un travail considérable : tout le monde peut enfin consulter et télécharger les contenus de l’archive que nous construisons depuis trois ans. Il nous reste encore beaucoup à faire : trouver et archiver tous les codes sources que nous n’avons pas, généraliser le dépôt des codes scientifiques, ajouter des fonctionnalités pour rendre l’archive facile à utiliser pour tous les usages. Pour cela, nous avons besoin de nouveaux partenaires, et du soutien de tous ».
« Le projet Softwareheritage.org est une contribution décisive au travail que mène l'UNESCO en faveur du patrimoine », a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO. « Il incarne des engagements qui sont au coeur de notre mandat : favoriser la libre circulation de l'information et de la culture et encourager les échanges intellectuels en faveur de la paix et du développement ».
Les partenaires de Software Heritage
Software Heritage a été dévoilé le 30 juin 2016 avec deux premiers partenaires internationaux qui avaient déjà manifesté leur soutien au projet afin de l’aider à se développer : Microsoft, l’un des plus grands industriels de l’informatique dans le monde, et DANS, une institution de l’Académie Royale des Arts et des Sciences et l’organisation néerlandaise dédiée à la préservation et à la promotion de l’accès aux données des recherches sur le numérique.
Au cours des mois qui ont suivi, de nombreuses nouvelles collaborations se sont mises en place, notamment avec la Société générale, Intel, Huawei, Nokia Bell Labs, et l’Université de Bologne. Le 03 avril 2017 était signée une convention avec l’UNESCO, ouvrant la voie à des actions communes en faveur de la préservation et du partage du code source des logiciels.
Depuis cette date d’autres partenaires ont rejoint Software Heritage, notamment GitHub, Google, l’UQAM, Qwant et FOSSID.
Tous les témoignages des partenaires du projet sont disponibles sur le site.
Il est aujourd’hui possible pour tous de soutenir le projet Software Heritage, notamment par des dons en ligne.
S’engager avec Software Heritage, c’est l’occasion unique de relever un défi sociétal majeur, de soutenir une initiative d’envergure mondiale et de participer à la préservation du patrimoine logiciel de l’humanité, soulignent les responsables du projet.