Les développeurs passent 57% de leurs temps à résoudre des problèmes plutôt qu'à innover, selon une étude Cisco

Par:
fredericmazue

mer, 15/05/2024 - 17:21

Cisco présente les résultats d’une étude expliquant que les développeurs passent plus de la moitié de leur temps (57%) en cellule de crise à résoudre des problèmes de performance d’applications, plutôt que de se consacrer au développement de nouvelles applications et à la stratégie d’innovation de leur entreprise.

Les développeurs jouent un rôle essentiel dans la création, le déploiement et la maintenance des applications et des services numériques, indispensables aujourd’hui au fonctionnement des entreprises. Et la pression qui pèse sur eux n’a jamais été aussi forte. Au niveau mondial, 85% des développeurs interrogés déclarent voir augmenter la pression pour accélérer leur vitesse de production, tandis que 77% soulignent la pression croissante pour offrir des expériences numériques transparentes et sécurisées.

Mais, alors que l’on attend des développeurs qu’ils fournissent de nouveaux outils et de nouvelles fonctionnalités toujours plus rapidement, ils sont dans le même temps en charge de résoudre des demandes incessantes émanant des ingénieurs en fiabilité des sites (SRE: Site Reliability Engineers) et des équipes opérations (ITOps) pour gérer la disponibilité et la performance des applications. En conséquence, ils passent des heures en réunion de cellules de crise à résoudre les problèmes techniques de leurs applications, au lieu de coder et de construire de nouvelles applications.

Un manque d’informations essentielles sur la performance des applications

Pour les développeurs, ce problème est dû au fait que leurs entreprises ne disposent pas des bons outils pour leur donner la visibilité nécessaire afin de comprendre la cause des problèmes qui touchent aux applications. Selon eux, les services informatiques n’ont pas une visibilité complète et unifiée sur les applications et le stack applicatif. Ils sont donc très préoccupés par les conséquences potentielles de cette situation, les trois quarts (75%) d’entre eux craignant que le manque de visibilité et d’information sur les performances informatiques n’augmente les risques d’interruption de service et de perturbation des applications essentielles à l’activité de leur entreprise.

Cette situation affecte considérablement le moral des développeurs, 82% d'entre eux admettant qu'ils se sentent frustrés et démotivés, et 54 % étant de plus en plus enclins à quitter leur emploi actuel. Ces résultats devraient être un signal d’alerte pour les entreprises qui dépendent désormais des développeurs pour créer les expériences numériques fiables et intuitives que les utilisateurs attendent. Avec une demande très forte pour des compétences en développement sur un marché tendu et une réserve de talents limitée, les entreprises ne peuvent pas se permettre un exode des talents simplement parce que leurs équipes informatiques ne disposent pas des outils dont elles ont besoin pour faire leur travail.

« La plupart des services informatiques ont déployé une multitude d’outils de surveillance dans différents domaines, mais ils ne sont pas à la hauteur des environnements informatiques complexes et dynamiques d’aujourd’hui. Ce qui empêche les responsables IT de générer une vue complète et unifiée de leurs applications », a déclaré Shannon McFarland, vice-président de Cisco DevNet. « Lorsque les choses tournent mal, il est très difficile d’identifier la racine du problème, ce qui entraîne souvent des situations de crise et oblige les développeurs à passer des heures à essayer d’aider leurs collègues pour remédier à la situation. »

Le potentiel de l’observabilité full-stack

Il est encourageant de constater que les développeurs sont parfaitement conscients qu’il existe des solutions. 91% d’entre eux estiment qu’ils devraient jouer un rôle plus important dans l’élaboration et dans le choix des solutions nécessaires au sein de leur entreprise. Les développeurs considèrent que l’observabilité full-stack pourrait changer la donne, en offrant aux équipes SRE et ITOps, la visibilité unifiée sur les applications et l’infrastructure, à la fois dans les environnements cloud native et on-premises.

Bien que les développeurs ne soient pas les principaux utilisateurs des solutions d’observabilité full-stack – se concentrant plutôt sur leurs domaines d'expertise spécifiques – 78% pensent que la mise en œuvre de l’observabilité full-stack au sein de leur entreprise serait bénéfique. Ils reconnaissent les avantages d’une visibilité unifiée sur l’ensemble de l’environnement technologique et admettent que l’observabilité full-stack permettrait aux équipes IT d’identifier plus facilement et plus rapidement les problèmes, d’en comprendre les causes et de mettre en œuvre les mesures de remédiation nécessaires. Il en résulterait une diminution du nombre de responsables IT issus d’équipes de différents domaines qui devraient participer à des réunions en cellule de crise, libérant ainsi les talents, y compris les développeurs, pour qu’ils puissent se concentrer sur leur travail.

76% des développeurs sont allés jusqu’à déclarer qu’il leur était devenu impossible d'effectuer correctement leur travail parce que les équipes SRE et ITOps ne disposaient pas des informations dont ils avaient besoin pour gérer efficacement les performances informatiques. Ce qui explique pourquoi 94% des développeurs considèrent l’observabilité full-stack comme l’élément central qui les aiderait à se concentrer sur l’innovation.

Le rôle de l’intelligence artificielle (IA)

Au-delà de l’observabilité full-stack, de nombreux développeurs (39%) estiment également que leur entreprise (et eux-mêmes) bénéficieraient du déploiement de l’IA pour automatiser la détection et la résolution des problèmes applicatifs. Plutôt que de s’appuyer sur des processus manuels, l’IA permet aux équipes informatiques d’analyser des volumes considérables de données, d’identifier les problèmes et d’appliquer des correctifs en temps réel. En outre, les développeurs sont prêts à adopter de nouvelles méthodes de travail au sein du service informatique afin d’améliorer l’efficacité, la productivité et de rationaliser la gestion des performances des applications. La majorité d’entre eux (57%), pensent qu’il faut renforcer la collaboration entre les développeurs et les équipes informatiques. Cela se traduit déjà par la mise en œuvre de méthodes de tests amont œuvreet à l’adoption généralisée des méthodologies DevOps et DevSecOps, de sorte que les considérations relatives à la disponibilité, à la performance et à la sécurité des applications soient intégrées nativement dans le cycle de vie de développement de l’application.

« À une époque où les développeurs sont très demandés, les entreprises doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour donner à leurs équipes les outils dont elles ont besoin pour réaliser leur plein potentiel et maximiser leur impact », a ajouté M. McFarland. « L’observabilité full-stack est devenue essentielle. Sans elle, les équipes informatiques ne peuvent tout simplement pas fournir les niveaux d’expériences numériques exigés par les consommateurs aujourd’hui. »

Cette étude a été menée étude auprès de 500 développeurs répartis entre les États-Unis (200), le Royaume-Uni (100), l'Australie (30) et le reste du monde (170 - dont l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, la Scandinavie, le Japon, Singapour et l'Inde). L'étude a été menée par Insight Avenue en mars et avril 2024.