Les logiciels : actifs cachés de l’entreprise
ven, 07/12/2007 - 12:06
L’éditeur Micro Focus a demandé à l’INSEAD, d’évaluer la gestion et la valorisation des actifs informatiques dans les entreprises.
Le rapport, mandaté par Micro Focus, vient d’être publié par le Professeur Soumitra Dutta, Titulaire de la Chaire « Business & Tecnology » de l’INSEAD. « Les entreprises ont géré leurs actifs logiciels stratégiques non pas comme une ressource créant de la valeur, mais comme un poste de dépense à réduire. Cet état de fait doit changer », déclare l’auteur. Il fait également état d’un manque complet d’outils appropriés pour mesurer la valeur métier des actifs logiciels.
Le rapport s’appuie sur une étude réalisée auprès des DSI et DAF, publiée en octobre dernier par Micro Focus. Elle démontrait qu’au sein d’une dépense informatique annuelle globale de plus de 1160 milliards de dollars (Source : IDC Janvier 2007) en 2006, les systèmes informatiques constituaient des actifs cachés ; les grandes entreprises internationales méconnaissent le périmètre et la valeur de leurs actifs informatiques comparés aux autres actifs - évalués régulièrement -, tels que la trésorerie, les marques, les droits de propriété et la propriété intellectuelle.
Une priorité des DSi
Le Professeur Dutta conclut : « Les DSI et DAF doivent promouvoir la valeur métier des actifs logiciels stratégiques auprès des actionnaires et la valorisation de ces actifs doit constituer l’une de leurs priorités. Les actifs logiciels stratégiques (…) doivent être mesurés correctement pour prendre de bonnes décisions en matière d’investissement, élaborer des bilans, engager des fusions et acquisitions, mener à bien des négociations de joint venture, concéder des licences et franchises, ou encore établir des relations transparentes avec les investisseurs. Si les résultats générés par les systèmes d’informations stratégiques sont analysés et convertis en mesure de la valeur métier, il est alors possible de calculer la valeur financière réelle des actifs logiciels et leur contribution à l’activité de l’entreprise »
Stephen Kelly, CEO de Micro Focus « Ces actifs supportent l’activité de l’entreprise au quotidien ; ils doivent bénéficier de la même attention et des mêmes efforts de valorisation que les autres actifs de l’entreprise tels que les marques, la propriété, le goodwill et les autres actifs incorporels. »
Méthode de valorisation : Analyse conjointe
Le Professeur Dutta préconise le recours à l’analyse conjointe pour mesurer la valeur des actifs logiciels stratégiques. « La méthode de l’analyse conjointe traditionnelle, suppose d’effectuer des arbitrages entre les différents attributs des produits. Pour appliquer cette technique aux actifs logiciels, il faut réaliser des compromis entre les différents résultats des activités métiers associées aux actifs logiciels (…) Si les résultats générés par les systèmes d’informations stratégiques sont analysés et convertis en mesure de la valeur métier, il est alors possible de calculer la valeur financière réelle des actifs logiciels et leur contribution à l’activité de l’entreprise. »
Détails de l’étude.
L’étude quantitative a également révélé que 60 % des DSI et DAF interrogés ne connaissent pas le périmètre de leur patrimoine applicatif stratégique et que 29 % d’entre eux ignorent le montant annuel de leurs dépenses relatives à ces actifs logiciels. Il ressort clairement que les dirigeants ne consacrent pas le temps et les efforts nécessaires à l’estimation de la valeur réelle de ces actifs. L’étude qualitative du Professeur Dutta souligne la persistance de cet état de fait, malgré la somme de connaissances collectée grâce aux actifs logiciels, sur des processus métier vitaux pour la stratégie globale de l’entreprise. Il fait aussi état de l’augmentation constante du volume des actifs logiciels dans l’entreprise.
Ce projet de recherche fait suite à une étude KPMG, conduite en partenariat avec Micro Focus en mai 2007, laquelle avait révélé que 90 % des grandes entreprises n’attribuaient pas de valeur à leurs investissements informatiques dans leurs bilans annuels.
Jean Kaminsky