Les travailleurs chinois, ces forçats de l'iPhone
mer, 17/01/2018 - 16:05
A lire sur Bloomberg. Certes le sujet n'est pas nouveau, mais il est bon de temps en temps de rappeler dans quelles conditions travaillent les ouvriers qui fabriquent les gadgets de notre société de consommation.
C'est bon pour les travailleurs de le rappeler car lorsque ces conditions de travail sont mises sur la place publique, les entreprises et leurs commanditaires oeuvrent pour les améliorer (un peu).
Ce qui est nouveau par contre, c'est que ce n'est pas Foxconn qui est sur la sellette. Cette dernière a amélioré les choses pour ses ouvriers, mais pas sans qu'une vague de suicides pointée par les médias la décide à bouger.
Cette fois il s'agit de la société chinoise Catcher Technology, qui produit notamment les cadres en aluminium des iPhones et dans laquelle le personnel travaille 10 heures par jour. Des ouvriers de Catcher Technologies ont témoigné auprès de Bloomberg, sous anonymat évidemment, pour éviter les représailles.
"On doit constamment travailler sans s'arrêter"
Ceci dans un bruit ambiant constant de 80 décibels, sans casques ni bouchons de protection : "J'ai demandé plusieurs fois des bouchons d'oreilles mais ils n'en avaient pas. Le grand bruit de «zah-zah» me fait mal au crâne et m'étourdit." Sans compter que les filtres nettoient l'air des ateliers à un rythme trop lent. Les ouvriers respirent des vapeurs nocives en continu.
Ils manipulent des produits dangeureux, la plupart du temps sans gants ni autres protections : "Mes mains sont devenues blanches après une journée de travail";
Quand des gants sont distribués, cela ne changent malheureusement pas grand-chose : "Après quelques heures, attaqués par les produits, les gants gonflent et deviennent mous. Les doigts sont exposés".
Les ouvriers dorment dans l'entreprise, dans des conditions d'habitat insupportables. 20 chambres par étage partagent 14 robinet d'eau froide (pas d'eau chaude) et une grande toilette publique. Il n'y a pas de douche. Le ménage n'est pas fait dans les chambres-dortoirs.
Contacté par Bloomberg, Apple a répondu par son porte-parole : "Nous savons que notre travail n'est jamais terminé et nous enquêtons sur chaque allégation faite. Nous restons déterminés à faire tout notre possible pour protéger les travailleurs de notre chaîne d'approvisionnement".