Obsolescence programmée : le gouvernement met en place un indice de réparabilité des appareils
jeu, 05/07/2018 - 16:46
Pour la loi française, l'obsolescence programmée est « l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement. »
Ce ne sont pas les techniques de cet ordre qui manquent, du matériel conçu pour tomber en panne au bout de 18 mois à celui conçu pour être totalement irréparable, en passant par les actions des constructeurs pour altérer le fonctionnement des appareils au fil du temps, à l'instar d'Apple qui récemment a ralenti ses iPhones en poussant le bouchon jusqu'à argumenter que cela était pour le bien des utilisateurs.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire s'élève contre le modèle économique occidental et les habitudes de consommation qui s'y rattachent, habitudes qui conduisent les consommateurs à "remplacer rapidement de nombreux équipements et appareils du quotidien au profit de nouveaux produits neufs, quand bien même beaucoup d'entre eux pourraient encore rendre des services"
C'est pourquoi, afin de lutter contre l'obsolescence programmée, tout en diminuant la consommation de matières premières, et en réduisant les impacts environnementaux, les produits électroniques et électroménagers seront dotés au 1er janvier 2020 d'un "indice de réparabilité", calculé selon dix critères, rapporte l'AFP.
Cet indice de réparabilité n'est pas sans rappeler la note attribuée par iFixit aux appareils électroniques, note en général très mauvaise.
L'indice de réparabilité aidera le consommateur à faire son choix avant un achat. Une mesure qui va dans le bon sens pour l'association Hop (Halte à l'obsolescence programmée) qui considère que cette mesure constitue "un bon début", mais qu'il faudrait "aller plus loin vers une transparence complète sur la fiabilité des produits".
Si cet indice doit aider à protéger le consommateur - un des objectifs est que les français économisent entre 60 et 137 millions d'euros par an grâce à l'allongement de la durée de vie des biens de consommation - il doit aussi aider à protéger l'environnement. Selon une étude de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), 88% des Français changent leur téléphone portable alors qu'il fonctionne encore. Toutefois, en gardant son smartphone pendant quatre ans au lieu de deux, son utilisateur économiserait 37 kg de gaz à effet de serre, explique le ministère.