La communauté OpenStack vient de lancer Xena, la 24ème version du logiciel d'infrastructure de cloud open source. Les points forts de la version Xena comprennent la prise en charge de nouvelles fonctionnalités matérielles, l'amélioration de l'intégration entre les composants et la réduction de la dette technique pour maintenir le noyau stable et fiable d'OpenStack.

OpenStack est l'un des projets open source les plus actifs au monde grâce à une communauté de développeurs dynamique et engagée au niveau mondial. En l'espace de 25 semaines, près de 15 000 modifications apportées par plus de 680 contributeurs venant de plus de 125 organisations différentes ont enrichi la version Xena.

Cette version arrive à un moment où le projet OpenStack est déployé en production à une échelle plus large que jamais. Plus de 100 nouveaux clouds OpenStack ont été construits au cours des 18 derniers mois, portant le nombre total de cœurs gérés par OpenStack à plus de 25 millions. Selon le sondage 2021 auprès des utilisateurs d'OpenStack, les organisations dont les déploiements vont de quelques centaines à six millions de cœurs ont enregistré une croissance significative. Les résultats de l'enquête auprès des utilisateurs seront disponibles avant les Conférences OpenInfra Live les 17-18 novembre, où plusieurs utilisateurs en production décriront en détail leurs nombreux cas d'utilisation OpenStack.

OpenStack a été le premier à lancer le concept d'infrastructure ouverte il y a 10 ans ; c’est aujourd’hui la norme en matière d'infrastructure ouverte en tant que service. Récemment, la vague de nouvelles demandes de charges de travail comme l'intelligence artificielle, le machine learning, l'edge computing et l'IoT a entraîné la prise en charge par le projet de nouvelles architectures de puces : automatisation à l'échelle, bare metal, intégration avec une myriade de composants open source. OpenStack alimente aujourd'hui plus de 100 centres de données de clouds publics et des milliers de clouds privés à une échelle de plus de 25 millions de cœurs de calcul. OpenStack est la plateforme d'infrastructure unique par excellence pour les déploiements d'architectures diverses : bare metal, machines virtuelles (VM), processeurs graphiques (GPU) et conteneurs.

Points forts de la version Xena

Les améliorations apportées dans la version Xena soulignent la grande souplesse des capacités d'intégration des projets OpenStack. Un exemple clé est l'intégration de Cyborg, Neutron et Nova. Dans Xena, Nova a fusionné une série de correctifs qui intègrent la prise en charge de la création de serveurs Nova avec des ports Neutron qui sont en fait soutenus par des périphériques PCI (SmartNIC) gérés par Cyborg. Cette nouvelle fonctionnalité offre la même expérience utilisateur de transfert de charge de travail liée au réseau vers un périphérique PCI, mais propose une expérience opérateur différente en offrant l'utilisation d'un service de gestion externe (Cyborg) pour faciliter la configuration. En outre, le driver virt libvirt de Nova prend désormais en charge tous les périphériques PCI, outre les GPU virtuels, qui utilisent le framework de virtualisation VFIO-mdev, comme les cartes réseau ou les accélérateurs de calcul.

Xena propose de nombreux autres exemples d'intégration entre projets, dont les suivants :

• Blazar a ajouté la prise en charge d'OpenStackClient sur python-blazarclient, permettant aux utilisateurs d'interagir avec Blazar à l'aide de commandes de réservation OpenStack, offrant aux utilisateurs une interface de ligne de commande similaire à celle utilisée lors de l'interaction avec d'autres projets OpenStack.
• Glance a ajouté la prise en charge des quotas unifiés utilisant les limites Keystone.
• OpenStack-Ansible, l'outil de déploiement le plus populaire (sélectionné par 47 % des répondants à l'enquête auprès des utilisateurs d'OpenStack), a ajouté un rôle pour le déploiement de Freezer.
• Manila a considérablement augmenté la parité des fonctionnalités entre l'utilitaire shell manila-client et l'OpenStackClient unifié, améliorant ainsi l’ergonomie de l'API des Systèmes de fichiers partagés.

Un autre grand thème parmi les améliorations de Xena est la prise en charge des fonctionnalités matérielles avancées ; le support de Nova pour les SmartNICs (comme décrit ci-dessus) est en tête d'une liste d'exemples, à savoir :

• Dans Cinder, de nombreux drivers de stockage backend actuels bénéficient désormais d’un support additionnel pour des fonctionnalités dépassant les fonctions requises du driver, telles que le multi-attach et la possibilité de tirer parti des optimisations backend.
• Ironic offre des améliorations considérables de l'API en matière de performances de récupération de liste de nœuds, de prise en charge de la visibilité des états boot_mode et secure_boot sur un nœud bare metal, ainsi que la possibilité de définir ces états en tant qu'actions API.
• L'utilisation en production de Kolla parmi les répondants à l'enquête auprès des utilisateurs d'OpenStack est passée de 17 % en 2020 à 28 % en 2021. Dans le cycle Xena, l'équipe Kolla a ajouté l'intégration avec Hashicorp Vault des secrets du plan de contrôle.
• Dans Neutron, les routes ECMP sont désormais prises en charge. Les routes multiples avec la même adresse de destination sont maintenant consolidées en une seule route ECMP.
• Dans Manila, le driver NetApp a ajouté la prise en charge des systèmes de fichiers à l'échelle du pétaoctet ainsi que la prise en charge de la réplication « lisible » des partages parallèlement à la réplication de style « dr » (reprise après sinistre). Les utilisateurs peuvent monter des copies en lecture seule de leurs partages provisionnés à travers les zones de disponibilité tout en ayant accès en lecture/écriture au partage principal.

Par ailleurs, le cycle Xena a permis de racheter une partie de la dette technique accumulée lors des précédentes versions de la plateforme. Parmi les exemples notables, citons :

• Cinder : Cinder a fait disparaître la version 2 de l'API de stockage en bloc, depuis longtemps devenue obsolète.
• Cyborg : Cyborg offre une structure de documentation de refactoring incluant les docs API, le guide utilisateur et le guide du contributeur.
• Horizon : Horizon et tous les plugins Horizon prennent désormais en charge nodejs14, qui est la version LTS actuelle de nodejs.
• Neutron : Neutron a ajouté un nouveau driver de quota—DbQuotaNoLockDriver. Ce driver ne crée pas de verrou unique pour chaque (ressource, project_id). De tels verrous pourraient conduire à un état de blocage de la base de données si le nombre de requêtes de serveur dépasse le nombre de créations de ressources résolues.
• OpenStack-Ansible : OpenStack-Ansible utilise désormais ceph-ansible 6.0 (Pacific), et la version Ansible a été mise à jour avec ansible-core 2.11.

« Après 24 versions, nous voyons toujours s’agrandir la communauté mondiale et dynamique de contributeurs d’OpenStack », a déclaré Kendall Nelson, représentant des développeurs en amont pour OpenStack à la Fondation OpenInfra. « La communauté OpenStack reste l’un des projets open source les plus activement développés au monde, avec plus de 130 modifications fusionnées par jour. OpenStack Xena montre comment la collaboration fructueuse de la communauté permet de maintenir la robustesse et l'efficacité du logiciel, de stimuler l'innovation pour prendre en charge les cas d'utilisation émergents et de garantir en permanence l'interopérabilité entre les projets et les plateformes. »

Xena peut être téléchargé ici.