mar, 19/04/2011 - 14:09
Voici quelques années que les centres hospitaliers de toute taille ont entamé une mue de leur système d’information dans le cadre des différents plans santé. La virtualisation, par exemple, y est devenu le quotidien de beaucoup d’équipes informatiques qui ont réussi à la fois à moderniser leurs structures, réduire leurs coûts et apporter une nouvelle qualité de service. Par Rémi Gamel, Directeur Commercial Systancia.
Au niveau des moyens financiers sans être exceptionnel, le bilan est plutôt positif. Pour la période 2008-2010, IDC a évalué à +5,9 % la croissance de la dépense informatique des établissements de soins privés et à +4,4 % celle des établissements publics, à comparer avec la baisse de -1,3 % pour l'ensemble de la dépense informatique professionnelle. Les budgets sont d’autant plus présents pour initier leur structuration que dans le cadre d’Hôpital 2012, les dépenses concernant le système d’information sont jugées prioritaires.
L’informatisation des centres hospitaliers concerne tous les secteurs. Au-delà de la partie concernant le dossier patient, un sujet qui s’impose au sein de nos hôpitaux est celui de la virtualisation. Ainsi, les DSI ont eu à identifier des solutions pour le renouvellement de leur poste de travail qui leur permettait de prendre en compte les exigences du secteur, d’être compatible avec le budget et de pouvoir autoriser une gestion facile. Un exemple particulièrement intéressant est celui du service des urgences. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les exigences en terme de disponibilité de l’infrastructure. Tout doit fonctionner en 24/7/365 avec un niveau de panne le plus faible possible.
La seconde exigence commune à d’autres métiers est la sécurité d’autant plus difficile à appréhender qu’il s’agit d’un service où le personnel tourne régulièrement. Troisième exigence : la mobilité. L’utilisateur ne se voit pas attribuer un poste spécifique, il doit se connecter sur chaque poste très rapidement (quelques secondes) et pas simplement pour ouvrir une session mais pour retrouver ses applications métiers. Ce qui n’autorise pas un mode classique basé sur un PC avec ouverture et fermeture de sessions. La réponse, aujourd’hui, la plus répandue dans le secteur hospitalier, est basée sur la virtualisation d’applications et de postes de travail.
Chaque utilisateur a son compte d’accès et dispose d’un badge d’authentification avec ou sans contact. Il se connecte à un client léger dont l’intérêt est triple : coût faible à l’achat, maintenance et durée de vie optimale, et consommation électrique très largement inférieure au PC classique. Ce poste de travail lui donne accès à une session propre où il retrouve son application métier. Cette dernière se trouve hébergée sur des serveurs sécurisés et redondants garantissant une disponibilité particulièrement élevée.
En cas de problème sur le client léger, il est changé sans avoir de configuration, d’installation à réaliser. Le même utilisateur pourra se connecter ainsi indifféremment à tous les postes avec, ce qui est bluffant, quand on le voit pour la première fois, un temps de réponse quasi instantané. La session étant conservée en l’état sur un serveur son affichage prend quelques secondes pour permettre un travail immédiat. Essentiel dans des contextes où il faut rapidement consigner, noter, renseigner des données sur un patient.
Connaissez vous beaucoup d’entreprises où les collaborateurs ont un badge sans contact qui les authentifie automatiquement lorsqu’ils s’approchent d’un poste de travail, leur permet de reprendre le travail en cours puis les déconnecte automatiquement pour mieux reprendre le travail toujours en cours sur un nouveau poste ? Le secteur hospitalier est, sans flagornerie, à la pointe des technologies aujourd’hui dans le domaine de la virtualisation de postes de travail et d’applications et de tout ce qui gravite autour.
Un des autres objectifs majeurs d’Hôpital 2012 est la mutualisation des moyens autour du schéma régional d'organisation sanitaire, cela crée les conditions pour organiser des infrastructures de type data-centers au sein de centres régionaux. Le data-center que nous évoquions précédemment peut se trouver au sein d’une structure partagée par plusieurs établissements. Les applications et postes de travail sont virtualisés de la même façon et proposés à la carte à l’établissement utilisateur selon un principe Saas (Software As A Service). Cela fait de nos hôpitaux les pionniers du cloud computing.
Rémi Gamel, Directeur Commercial Systancia
A propos de l'auteur