mar, 24/04/2012 - 14:26
La complexité sans cesse croissante des systèmes d'information nuit à leur agilité, condition pourtant essentielle pour répondre aux enjeux stratégiques de l'entreprise. Elle est de plus un facteur d'augmentation des coûts de fonctionnement et d'intégration des projets dans un contexte de recherche d'économies. Devant la difficulté à assurer la maîtrise globale du SI, le rôle de l'architecte tend à devenir prépondérant : il a pour mission d'assurer la cohérence d'ensemble tout en garantissant gains économiques et flexibilité. S'il est devenu un artisan majeur du rapprochement entre métiers et DSI, l'enjeu à l'avenir sera pour lui d'être un véritable architecte d'entreprise capable d'accompagner et de piloter la transformation de l'entreprise. Par Cabinet Solucom.
L'architecte SI : un rôle pluriel induit par l'évolution du SI
Les projets informatiques ont longtemps été menés par des équipes autonomes (chef de projet / architecte projet) maîtrisant l'intégralité des composantes d'une application. Mais la juxtaposition d'applications indépendantes a montré ses limites. Il est nécessaire de les faire communiquer entre elles pour obtenir la cohérence de l'information à travers l'ensemble du SI et instrumenter des processus métiers sans rupture.
Ainsi, pour que la DSI puisse maîtriser le SI de manière globale, elle doit s'appuyer sur un nouvel acteur émergent transverse et multi-domaines, l'architecte SI, capable d'accompagner non seulement la stratégie SI de l'entreprise mais aussi de la décliner de manière opérationnelle sur le moyen terme.
Maîtriser l'évolution du SI : définir le cap et le tenir
Face à une DSI trop souvent focalisée sur les projets (et reléguant la cohérence du SI et son évolution au second plan), il est nécessaire de cadrer et de piloter les évolutions du SI, d'être capable d'anticiper les événements générateurs de transformation comme les contraintes réglementaires, les fusions/acquisitions ou cessions... plutôt que de simplement y réagir.
Pour préparer le futur, l'architecte doit définir l'orientation générale du SI en s'appuyant sur un schéma directeur stratégique, à long terme, ainsi que sur sa déclinaison opérationnelle pour une cible intermédiaire à horizon 3 - 5 ans.
La construction d'une trajectoire est l'autre priorité de l'architecte. Elle expose concrètement comment la cible d'architecture peut être atteinte et indique les grandes étapes d'évolution en se basant sur une connaissance de l'existant en réalisant des cartographies et en s'appuyant sur des projets clairement identifiés et demandés par les métiers. Enfin, il lui faut accompagner les projets en s'assurant de l'appropriation de ces cible et trajectoire par les équipes opérationnelles via des actions de communication et l'animation de la communauté des acteurs impliqués.
Les clés de la légitimité pour l'architecte SI
Si, dans un contexte donné, la richesse du périmètre couvert par la fonction architecture donne un indice de son niveau de maturité, d'autres axes permettent de mieux en concrétiser les apports comme le niveau d'intégration entre les différents domaines d'architecture, l'articulation entre les vues stratégiques et opérationnelles, les modalités de mise en œuvre de la fonction et bien entendu la perception du client concernant la valeur ajoutée du service.
Malgré le rôle clé que joue la fonction architecture pour la DSI, le recours à un sourcing externe en complément des équipes internes s'avère parfois nécessaire et constitue une réelle opportunité pour démultiplier la capacité d'action : les profils d'architectes sont rares en interne et il est important de professionnaliser les bonnes pratiques en impliquant des profils plus expérimentés.
Un manque criant d'indicateurs pour mesurer les apports de l'architecture
Pour justifier les investissements, il devient indispensable de mesurer les différents apports de la fonction architecture et de souligner sa valeur : cohérence du SI et alignement stratégique, agilité, rationalisation des composants, recherche d'économies dans les projets ou encore réduction des risques.
Bien souvent, les entreprises ne prennent en compte que trois ou quatre indicateurs choisis en fonction des enjeux et du contexte. Ces indicateurs doivent pourtant suivre systématiquement quelques règles : une évolution en fonction de la maturité, une définition et une modalité de mise en place concertées entre DSI et métiers pour des résultats efficaces, la recherche de la simplicité de calcul pour une meilleure appropriation ou encore des représentations graphiques pour mieux communiquer et faciliter la prise de décision. Et pour finir ces indicateurs doivent s'inscrire dans un processus d'amélioration continue.
En résumé, au-delà de tous ces défis internes, l'architecte devra demain savoir dépasser le simple cadre de la DSI pour accompagner et piloter la transformation de l'entreprise. Ce nouveau rôle de partenaire transverse des métiers et de la DSI en sera certainement le levier.
Cabinet Solucom
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