lun, 18/06/2012 - 11:39
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2015, le Cloud Computing devrait représenter près de 2,5 milliards d’euros en France1. Par Benoît Huard, Directeur Commercial chez NAVAHO.
Pourtant, les entreprises restent méfiantes. Si le Cloud promet des économies d’argent et de temps substantielles, il inquiète les sociétés françaises qui jugent à plus de 65% que la sécurité reste le frein majeur à son adoption2. Conscient de cet enjeu, le gouvernement a annoncé le « Cloud à la française ». Objectif : en faire le porte-drapeau de notre savoir-faire en la matière, mais aussi et surtout répondre aux inquiétudes des utilisateurs qui voyaient déjà leurs données hébergées sur des sites situés à l’étranger et hors de tout contrôle politique, économique ou juridique.
Pourtant, nos entreprises avaient pris les devants. Le Cloud français sécurisé existe déjà. Nombre d’entreprises et d’administrations y ont déjà recours pour externaliser leurs données et leurs applications. Pourquoi de puissantes entreprises du CAC 40 se réfugient-elles alors dans d’onéreux Cloud privés ?
Parce que, en réalité, les modèles économiques des Cloud privés, hébergés au lieu le plus fiscalement avantageux, et du Cloud ‘souverain’, hébergé en France, sont complémentaires.
Les grands comptes achètent la propriété de leur Cloud. Infrastructure 100% propriétaire, elle n’a pas à s’inquiéter d’un hébergement distant qui pourrait comporter des variables de territorialité, notamment juridiques.
Quelles que soit les raisons techniques et/ou juridiques, la PME de 20 à 200 personnes, quant à elle, n’en a tout simplement pas les moyens. Pourtant, elle partage les mêmes besoins de sécurité que sa grande soeur du CAC 40. C’est ici que le Cloud « à la française » trouve sa raison d’être.
Conscient de la nécessité de protéger les données nationales et de répondre aux attentes des utilisateurs, le gouvernement a ainsi mis en place un système de protection complet. Reposant sur les normes internationales de gestion des données numériques, l’arsenal français a été renforcé par une grande variété de normes, d’agréments et de certifications propres à de nombreux secteurs, quelles que soient leurs exigences (NF Z42-013, Agrément SIAF – Service Inter-ministériel d’Archives de France, HADS – Hébergeur Agréé de Données de Santé, …). C’est le cas, par exemple, du secteur de la santé, dont les données, souvent très sensibles, doivent être traitées par un hébergeur agréé par le Ministère de la Santé. Ces agréments, principalement destinés à protéger les données des organismes publics, sont aussi un gage de qualité pour les entreprises à la recherche d’une sécurité maximale.
Le Cloud français est aujourd’hui l’un des plus sécurisés du marché. Il répond à la première demande des PME lorsqu’elles font appel à un fournisseur de services Cloud : maîtriser ses données, en tout temps et où qu’elles soient, à un prix raisonnable.
Mettre l’informatique hébergée au service de l’activité métier
Les bénéfices pour ces PME sont autant stratégiques que fonctionnels. Le Cloud français met enfin à leur portée des garanties d’accès et de protection de leurs données. Pouvoir compter sur un Cloud ‘souverain’ autorise ainsi la Direction Informatique à se délester de l’ensemble de ses activités péri-métier : stockage, serveurs (virtuels), Réseaux Privés Etendus, téléphonie, messagerie, etc.
En effet, trop souvent, la « Direction Informatique » a été réduite à sa dimension « Informatique ». Pourtant, elle est fondamentalement un organe de « Direction ». Le métier de l’entreprise ne fonctionne résolument pas sans l’informatique d’aujourd’hui. Et, ce sont les Directions Informatiques qui auront su se servir du Cloud pour l’externalisation de toutes les tâches péri-métier qui réussiront à remporter les défis de demain pour leur entreprise. Pour preuve, aucune croissance externe n’est réalisée correctement sans l’implication de la Direction Informatique. Elle est le garant de l’interopérabilité entre les systèmes et de la continuité de l’activité de chaque structure.
Cette orientation stratégique a pourtant été longtemps déniée aux services informatiques. Parmi les raisons invoquées, il y avait notamment le coût de transfert de compétences et de sensibilité des données. Aujourd’hui, ces arguments ne tiennent plus : en mutualisant les infrastructures, certains partenaires français proposent des solutions locales de Coud (en France) à des coûts compétitifs et avec un niveau de sécurité plus élevé que celui mis en place chez ces mêmes clients.
Au final, l’écosystème du Cloud continue de se construire et chaque type d’entreprise y trouvera son compte. A terme, le marché du Cloud sera donc un marché de valeur pour les entreprises qui souhaitent croître rapidement et rester compétitives. On reconnaîtra aux grandes entreprises et grands fournisseurs d’avoir montré la voie du Cloud de demain. On reconnaîtra aux partenaires français d’avoir su utiliser au mieux les atouts du Cloud, dans un contexte national exigeant en termes de sécurité et de services.
Benoît Huard, Directeur Commercial chez NAVAHO
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