mer, 26/08/2009 - 13:55
Telle est la question que pose Fahem Ben Messaoud, dirigeant de KOANS, société de conseil, d’accompagnement et de formation au service de l’innovation.
Au second semestre 2008 les investissements dans les entreprises innovantes ont fléchi de 42 %, comment les entreprises innovantes vivent-elles cette crise ?
Fahem Ben Messaoud, dirigeant de KOANS
Même si lorsqu'on investit dans une entreprise innovante, on aide une société qui va avoir une valeur de marché à un horizon de 5 à 7ans, et c'est donc à ce stade la conjoncture de sortie qui importe, on peut se demander si la crise actuelle ne vas pas durer plus longtemps que les fois précédentes (on sait, d'expérience qu'un cycle de crise dure généralement deux ou trois ans. Ce fut le cas pour les crises de 1992-93, puis de 2000-2001) et peser sur les investissements et le développement des entreprises innovantes en France.
Une crise des investisseurs
Les investisseurs se montrent aujourd’hui en effet beaucoup plus prudents et autrement plus sélectifs, avec un raisonnement plus court terme.
Par ailleurs, et toujours dans l’idée de prudence, on assiste à une crise du financement plus forte sur la phase amont de l’investissement. Ainsi les premiers tours sont touchés de plein fouet (-35%) car le marché cherche des sociétés plus matures, plus rassurantes (montant de chiffre d’affaires, résultat net, qualité du management, nombre et qualité des références clients). Mais dans le même temps de l’autre côté, la Bourse, actuellement fermée à toute introduction et sachant que les banques vont faire de moins en moins de crédit, conduit bon nombre d'entreprises à se rabattre sur un tour supplémentaire de private equity. Et on constate donc une concentration de l’investissement sur la phase de capital développement.
Une crise des entreprises innovantes ?
Si la crise se poursuit sur le plus long terme, il pourrait y avoir aussi un équilibre naturel : les entreprises innovantes hésiteront à se lancer dans l'aventure, la demande en capital va donc baisser, régulant ainsi le marché. Néanmoins, les entreprises innovantes les plus en confiance continueront à vouloir se développer les mettant en position de force car il n'y en aura pas assez pour tout le monde. Le choix se fera alors en fonction du modèle économique des entreprises. Par exemple, les entreprises basées sur un modèle B to B et qui nécessitent une plus longue période de test et d’évangélisation seront moins attrayantes.
Enfin il existe malgré tout des secteurs refuges :
Le secteur de la santé est celui qui a attiré le plus les capitaux, avec 120,6 millions d'euros (26 % du total), au premier semestre 2008. Suivent les logiciels (73,7 millions d'euros, 16 %) et les « Cleantech » (technologies dites propres, liées aux énergies renouvelables - 67,6 millions, 14 %). Les Cleantech sont le secteur en plus forte croissance : 44 entreprises ont reçu un financement, contre seulement 27 le semestre précédent, de la part de 18 fonds de capital-risque.
C’est pourquoi il est absolument vital de bien préparer son entrée sur le marché ou les étapes suivantes de son développement comme l’internationalisation ou la levée de fonds.
Il est indispensable de mettre en place des solutions à la fois concrètes et également innovantes afin de réaliser le plus rapidement et le plus efficacement possible ses objectifs d’entreprise.
5 convictions pour l'entrepreneur en temps de crise
1. Créer un système qui puisse vous soutenir en décloisonnant l’intérieur et l’extérieur de votre entreprise pour pouvoir fonctionner et partager en réseau
2. Mettre en place un écosystème intégrant vos clients, vos salariés, vos partenaires
3. Adopter une stratégie flexible et agile sur vos marchés pour pouvoir agir rapidement et réagir intelligemment
4. Se positionner sur des niches à valeur ajoutée plutôt que de se battre sur les prix
5. Être à contre-courant et parier sur l’avenir
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