mar, 04/02/2014 - 19:52
Comment peut-on être si passifs devant les risques croissants non couverts, ou partiellement assumés par les opérateurs de nos services Internet ?! Quand les utilisateurs, clients individuels et entreprises, feront-ils le choix de leurs prestataires en fonction aussi du niveau de sécurité des informations gérées ?
Dans un point de vue récent nous soulignons la montée en puissance de l’ANSSI, son travail de renforcement de la sécurité des données, notamment par ceux que nous appelons les OIV, les Opérateurs des Infrastructures Vitales du pays : les opérateurs télécoms, les opérateurs de services publics, les banques, etc.
Mais nous sommes encore bien loin de ce niveau nécessaire de prise en compte, de maturité individuelle que chaque collaborateur de ces OIV - d’abord eux mais ensuite tous les acteurs économiques - devra appliquer dans son travail quotidien. Nous sommes encore loin de la volonté stratégique et des moyens nécessaires que les entreprises doivent mettre en œuvre pour couvrir les risques et les failles, en évolution et adaptation permanentes.
Pas une semaine sans que des acteurs importants n’annoncent, spontanément ou parce que la presse les y oblige, le vol des données, la fuite des informations, l’intrusion dans leurs systèmes.
Que dire de l’opérateur national Orange qui a informé certains de ses abonnés qu'ils ont été « la cible d'une intrusion le 16 janvier 2014 à partir de la page « Mon Compte » de l'espace client du site Orange.fr ». Et dans son communiqué publié par PCinpact, heureusement que les journalistes existent, l'opérateur essaye de rassurer en expliquant que « les mots de passe ne sont pas concernés ».
Facile de le dire quand on imagine les utilisations possibles de ces 800 000 identités : phishing, hacking, prolifération des malware, revente et usurpation d’identités, etc.
L’ANSSI et les obligations légales et réglementaires sont un élément de progrès, certes forcé, mais qui au final contraindra les acteurs OIV ou pas, au renforcement constant de la sécurité ; et oui, constant, régulier, permanent, car la sécurité Internet n’est pas une destination figée mais un voyage.
Mais l’autre clé ce sont les utilisateurs, les clients, personnes physiques et entreprises, qui comme pour le critère coût/prix des services payés, seront de plus en plus sensibles aux éléments de protection de leurs données. Une sélection des acteurs se fera suivant la garantie de protection des informations, entre ceux qui mettront les moyens et l’énergie et les autres.
Et très certainement les journalistes feront leur travail d’analyser, vérifier, classer les prestataires de services suivant ce critère, pour le bien de tous !
A propos de l'auteur
Théodore-Michel VRANGOS est cofondateur et président d’I-TRACING, entreprise de conseil et ingénierie entièrement dédiée à la traçabilité de l’information et à la gestion de la preuve. Ancien Président de Cyber Networks, aujourd’hui BT France, qu’il avait fondée avec Laurent Charvériat, Théodore-Michel Vrangos a démarré sa carrière en tant que IT Business Manager au sein du Groupe Générale des Eaux (Vivendi) à Paris. Master of Science en technologie de l‘information de l‘Université de Manchester (UK) et diplômé du Groupe ESIEE.