lun, 31/10/2011 - 13:23
Dans un contexte économique sous fond de crise financière et de perte de confiance des marchés, la stratégie IT devient un réel enjeu au sein des entreprises pour réduire les coûts informatiques tout en conservant ou en augmentant un haut niveau de service pour permettre à l’entreprise d’augmenter sa performance et sa compétitivité. Par Thomas Luquet, Responsable des solutions de convergence, Cloud Computing et DataCenter au sein de NEC IT Platform Solutions.
Des entreprises à court de solutions
Depuis 1 ou 2 ans, les entreprises françaises ont déployé une énergie considérable pour consolider leurs datacenters en vue de réduire les coûts informatiques. Nos clients confirment cette tendance avec parfois des consolidations de 6, 10 ou 20 Datacenters à 3 tout au plus. La virtualisation et l’accroissement considérable des performances des plateformes IT ont permis cette première étape dans les grands projets de réduction des coûts informatiques. Mais la pression n’en est pas moins importante. En effet, les entreprises arrivent aujourd’hui à cours de solution pour réduire les coûts informatiques.
Alors quelles solutions s’ouvrent aujourd’hui aux entreprises et comment les constructeurs peuvent accompagner leurs clients dans cette démarche complexe ? La réduction des coûts informatiques doit aujourd’hui s’articuler autour de grandes réflexions :
- Une convergence IT (serveurs, stockage, réseau et logiciel) qui doit être homogène, cohérente et ouverte,
- La réduction des coûts opérationnels (OPEX) au niveau de l’infrastructure et des postes de travail,
- Le Cloud Computing privé, public ou hybride pour évoluer vers des services à la demande dont les coûts sont alors mieux maîtrisés.
Une convergence IT inévitable
Tous les analystes ont prévu depuis 2 ans déjà une convergence des technologies Serveurs, Stockage et Réseau, sans oublier les logiciels. C’est en effet l’une des clés de la réussite de l’urbanisation de son IT. Dans une stratégie de réduction de coûts, il est très important de commencer par étudier attentivement le socle de son IT, à savoir le réseau. Le réseau d’aujourd’hui et de demain doit être ouvert, moins coûteux et compatible avec toutes les technologies de virtualisation, y compris l’open source.
C’est ce qu’apporte par exemple la technologie réseau open source OPENFLOW, pour laquelle NEC a participé à sa recherche et développement et a été récompensé à INTEROP 2011 pour en avoir implémenté la première version commerciale du marché. Cette technologie a pour ambition de répondre à toutes les problématiques des responsables réseaux (Optimisation de l’efficacité énergétique et donc réduction des coûts énergétiques associés, réduction des coûts de maintenance, meilleure scalabilité que les réseaux L2, meilleur contrôle des règles de routage etc..).
Les serveurs et le stockage peuvent apporter leur contribution à la réduction des coûts, et notamment grâce à une réduction des coûts énergétiques. Il existe notamment sur le marché des plateformes dédiées Datacenter qui consomment moins de 185W en utilisation courante, grâce à une technologie de baies d’alimentations artagées, permettant de consolider toujours plus de serveurs physiques (et donc virtuels) sur un même rack.
Les nouvelles technologies permettent aussi de proposer des plateformes garanties jusqu’à 40°C au lieu de 35°C pour la plupart des serveurs aujourd’hui. Ces améliorations technologiques permettent de réduire la consommation énergétique liée au refroidissement des salles machines et l’alimentation des baies de stockage. Ces dernières peuvent également être optimisées entre autres par l’utilisation de batteries ayant en charge les pics de consommation énergétique, ou encore en optimisant l’utilisation des disques dont l’arrêt peut éventuellement être contrôlé.
Une cohérence d’ensemble inévitable pour assurer une réduction des coûts opérationnels
Cette cohérence d’ensemble dans la gestion et le contrôle de la réduction énergétique et l’ouverture vers l’ensemble des technologies de virtualisation du marché et de l’open source sont un facteur de choix clé. En effet, c’est ce prérequis qui permettra aux entreprises de réellement réduire le coût de l’IT, et d’être prêtes pour la mise en oeuvre de solutions de Cloud optimisées.
Les solutions logicielles doivent donc s’inscrire dans cette stratégie d’ouverture et seront d’autant plus efficaces qu’intégrées les unes aux autres. La réduction des coûts opérationnels passent par un meilleur investissement dans les solutions logicielles d’administration. Celles-ci doivent couvrir bien sûr la gestion des réseaux, des systèmes, la haute disponibilité des environnements physiques et virtuels. Ainsi, elles assureront l’automatisation des tâches opérationnelles, l’optimisation de l’efficacité énergétique et la détection de pannes silencieuses. C’est bien sûr en automatisant le plus possible les tâches quotidiennes et en capitalisant sur un meilleur contrôle de l’utilisation de son IT que l’on va réduire considérablement les coûts opérationnels.
Pour exemple, certaines entreprises se retrouvent aujourd’hui incapables de maîtriser leurs environnements virtuels. En effet, de nombreuses machines virtuelles (VMs) créées depuis des années sont encore maintenues bien qu’elles soient coûteuses en temps et en consommation énergétique (et ce sans savoir si ces dernières sont toujours utilisées ou non et par qui). Or, la mise en oeuvre de solutions de provisioning automatiques de VMs (multi-hyperviseurs), rattachées à un contrat (interne ou externe) permet de répondre à ce point en supprimant ou désactivant les VMs arrivant en fin de contrat. Ainsi, de nombreuses tâches opérationnelles rébarbatives pour un technicien IT sont supprimées et les VMs réellement actives sous contrôle.
Pour réduire les coûts opérationnels, il est également très important de trouver des solutions face un problème bien connu des responsables de production : les pannes silencieuses. Une panne silencieuse, par définition non détectable par des logiciels de supervision traditionnels, peut être à l’origine de coûts considérables réduisant à néant tous les efforts pour réduire les coûts de l’IT par ailleurs. Aux coûts d’indisponibilités (pouvant s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros par heure selon nos remontées terrain) peuvent s’ajouter les coûts opérationnels pour isoler le problème et le résoudre. Il existe sur le marché des solutions permettant d’une part de se prémunir de toute panne pour les systèmes critiques et d’autre part d’identifier rapidement l’origine d’un problème grâce à des technologies d’analyse comportementale des systèmes.
Enfin, au-delà de l’infrastructure, la réduction des coûts opérationnels de l’entreprise se également par la virtualisation du poste de travail. L’objectif n’est pas toujours de remplacer 100% des postes par du tout virtualisé, mais de migrer partie de son parc. Les avantages sont nombreux, en apportant un plus haut niveau de disponibilité aux utilisateurs, un plus grand confort, mais aussi en réduisant considérablement le taux de panne et les opérations de maintenance IT.
Le Cloud Computing : une consommation à l’usage et maîtrisée
Face à un goulot d’étranglement que peut représenter les Datacenters aujourd’hui en terme de capacité énergétique, les responsables informatiques peuvent désormais réfléchir à des solutions de Cloud Computing. Le Cloud, peut être privé (interne ou hébergé mais géré par la DSI), public (hébergé et géré par l’hébergeur) ou hybride, une combinaison des deux premiers.
La mise en oeuvre de ce type de solutions va permettre aux grandes entreprises d’une part d’externaliser une partie de leurs ressources IT, leur évitant ainsi d’avoir à investir lourdement dans le développement de la capacité énergétique supplémentaires de leur Datacenter (ce qui n’est d’ailleurs pas toujours possible) mais également d’envisager une
consommation à l’usage. Ce dernier point est tout à fait intéressant car il permet à l’entreprise de se désengager en partie de ses investissements matériels et logiciels pour ne payer que ce qui est réellement utilisé. L’utilisation de ressources IT (matériels (IaaS) et logiciels (SaaS)) se consomme désormais selon le besoin : à l’heure, à la journée, au mois, à la mémoire ou encore à la CPU consommée.
Cette approche peut permettre des économies considérables au niveau de l’IT qui est pour partie externalisée et pour le moins consommée en fonction du besoin réel. Pour les PME, le Cloud Public peut représenter une solution idéale pour ne pas à avoir à investir dans une IT coûteuse en matériel et ressources et ce même si ces dernières préféreront alors la confiance d’un fournisseur de service local pour externaliser leurs systèmes et données
Pour conclure, vous l’aurez compris, la réduction significative des coûts implique impérativement de traiter cette problématique selon un projet d’urbanisation global.
Thomas Luquet, Responsable des solutions de convergence, Cloud Computing et DataCenter au sein de NEC IT Platform Solutions.
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