Le coronavirus impacte directement les entreprises, les salariés et donc les développeurs qu’ils soient en entreprise, en ESN ou indépendants. Nous avons interrogé Sébastien Houzet de Yoozio, petite ESN travaillant beaucoup dans le eCommerce et la transformation numérique, essentiellement pour les grands comptes.

Pour Sébastien, le télétravail n’est pas une nouveauté au quotidien et est même une règle depuis plusieurs années. La grève dans les transports a eu un impact limité en décembre et janvier. La crise actuelle a mis l’ensemble des développeurs en télétravail. « Dans le développement, nous avons tous les outils en ligne nécessaire pour coder. Nous n’avons pas de lien avec des serveurs physiques dans nos bureaux. Nous utilisons des outils en ligne pour gérer le code, la documentation, etc. Nous nous assurons que les développeurs peuvent avoir accès de n’importe où aux réseaux des clients via un VPN, des IP spécifiques, etc. C’est un élément important. » précise Sébastien.

Côté outils, Yoozio n’impose pas même si de facto, les développeurs possèdent des outils de base tels que Visual Studio Code, Sequel Pro (pour la partie MySQL), Git.

La partie communication en télétravail est un élément crucial. Il faut pouvoir échanger, communiquer, expliquer. Selon l’urgence de la demande, les canaux de communication ne seront pas les mêmes. « Si nous avons besoin d’une réponse rapide et directe, nous avons plutôt utiliser Slack. Si nous sommes dans l’urgence, ce sera le téléphone. Pour les réunions, nous utilisons beaucoup Google Meet. » poursuit Sébastien. Le mail est très peu utilisé par les équipes et son usage est limité et les clients sont incités à les réduire dans la mesure du possible.

Actuellement, Yoozio n’utilise pas un seul outil mais plusieurs. Une réflexion se fait jour pour déployer un environnement unique pour intégrer efficacement tous ces canaux. Discord a été testé. La notion de room est très pratique. La question d’équiper les dévs de casques audio et de micros de qualité est en réflexion, car parfois, durant les visioconférence et les appels, les écarts de qualité peuvent se ressentir. Pour Sébastien, il manque encore un bon tableau blanc virtuel pour partager les croquis, les architectures.

Sur les horaires, l’ESN est très souple. Un élément important est que l’absence d’un développeur ne doit impacter un autre dév. Il faut faire confiance aux développeurs. « On essaie de créer des rituels, par exemple, une réunion virtuelle à 10h chaque jour, pour discuter des projets ou de tout autre sujet, créer une ambiance. » indique Sébastien.

Tous les développeurs utilisent des machines fournis par l’ESN. Sur la partie réseau et débits, Sébastien précise que la plupart des dévs sont dans des zones ayant de très bonnes connexions. Au pire, l’usage de la 4G pourra palier aux débits plus faibles. Parfois, pour économiser de la bande passante, la webcam est désactivée durant les réunions virtuelles.

La productivité est une question récurrente en télétravail. Il faut faire confiance aux développeurs. Mais gérer la famille, les enfants, les animaux, c’est loin d’être facile. Avec les enfants, selon l’âge, il faut notamment les occuper et s’assurer qu’ils fassent les cours et devoirs envoyés par les écoles, depuis la fermeture de toutes les écoles. Forcément, la productivité baisse.

Il faut aussi que les entreprises jouent le jeu et n’arrêtent pas ou annulent des projets, en prenant pour excuse le coronavirus. Les ESN commencent à être impactées. Les free-lances sont les plus exposés et nous voyons ici et là des développeurs indépendants qui voient leurs missions annulées ou suspendues. Leur situation risque d’être intenable dans quelques semaines.

Pour Christophe B. : « le travail continue avec mon client, mais en télétravail : ordinateur portable + VPN ».
Pour Baptiste B. : « mes journées ne changent pas. J’ai juste les enfants à prendre en compte »

François Tonic