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Par :
Pascal Couzinet

lun, 03/06/2013 - 16:06

Récemment, vous avez pu lire dans la presse  pourquoi le disque dur est mort et comment le SSD va le remplacer. Provocateur ? Bien sûr, mais c'est vraiment le problème. Est-ce que selon moi le marché du disque dur (HDD) est mort ? Mon avis n'a pas d'importance, mais le fait est que non, le disque dur n'est pas mort... EMC, IBM, HP et un grand nombre de fournisseurs de stockage continuent à vendre chaque jour de grosses quantités de disques et cela devrait durer encore pendant un moment. Par Pascal Couzinet, Directeur d'Emulex pour l'Europe du Sud.

Toutefois, il semble que nous approchons rapidement du point de basculement où "les idées, les produits, les messages et les comportements se répandent comme des virus." Eh bien, la pandémie de SSD est bien réelle. Allez, est-ce qu'IBM parierait un milliard de dollars dans un effet de mode ?
 
Il paraît que tout analyste de la planète est en train de parler comme si l'utilisation de SSD / flash dans les serveurs et le stockage était devenu un standard de facto.

Mais alors, dans quel secteur l'utilise-t-on ? Alors que les SSD ont commencé à apparaître dans des serveurs au cours des dernières années en tant que stockage local, l'idée qu'ils pourraient remplacer efficacement les réseaux de stockage (SAN) a commencé à s'estomper lorsque les utilisateurs ont compris que les grandes bases de données, les environnements virtuels et les grandes analyses de données nécessitaient beaucoup de stockage partagé. Le cas d'utilisation de cette capacité de stockage locale en mémoire flash transformé en cache du serveur, est de savoir comment des entreprises comme EMC et Fusion-io positionnent désormais leurs adaptateurs flash PCI Express (PCIe). En outre, ces dernières années, ces SSD ont commencé à apparaître dans le tissus du stockage dans au moins trois cas  :

- disques flash SSD mobiles front end traditionnels dans un boîtier de stockage (groupes hybrides),

-  SSD dans un appareil Fabric-based en amont et en aval d'une unité de disque standard,

-  et toutes les baies de Flash comme premier stockage.

La plupart des grands fournisseurs de stockage proposent déjà des baies hybrides, qui offrent des disques flash mobiles en amont et en aval pour accélérer les performances. C'est un moyen relativement facile de commencer à ressentir les bienfaits du SSD. Bien que ce ne fut pas sans une certaine angoisse depuis l'ajout de SSD dans la baie, le besoin de modifier les contrôleurs RAID s'est fait sentir, car ils sont généralement optimisés pour placer les données sur des disques mobiles. Alors que certains clients voient cela comme une opportunité d'intégrer une carte dans un stockage SSD, d'autres peuvent s'en contenter avec des performances correctes.  

Nous commençons à voir une augmentation de l'adoption des appareils flash en raison de l'arrivée de grandes bases de données et des environnements virtuels de plus en plus denses qui exigent de plus gros stockages avec un nombre d'opérations d'E / S par seconde (IOPS) plus élevé et d'une plus faible latence. Les offres incluent GreenBytes avec son IO Offload Engine fournissant une infrastructure de bureau virtuel accéléré (VDI) et ION Software Defined Storage de Fusion-io, qui peuvent se présenter comme un cache fabric-based ou un premier stockage. A l'extrémité de l'échelle, des sociétés comme PureStorage and Violin Memory fournissent des baies de flash capables de gérer des environnements applicatifs très robustes et exigeants.

Et après ?

Une grande partie de la résistance au stockage SSD a été son coût. En général, les disques durs sont dix fois plus rentables que les SSD sur la base du dollar par Go ($ / Go). Comme le prix des SSD continue de baisser, supposons que la vraie réponse se situe quelque part entre 2X et 10X. Toutefois, les SSD sont au moins 100 fois plus rentables que les disques durs sur la base d' un dollar par IOPS ($ / IOPS). Étant donné que l'augmentation des IOPS est une valeur indispensable au stockage SSD, il est logique que les vendeurs de baies de SSD avancent cet argument. Mais c'est un élément somme toute logique. Dans le monde du disque dur, des générations de disques rotatifs ont offert de modestes améliorations des performances par rapport au bond spectaculaire offert par le passage au disque SSD. Par exemple, à partir de 7K, 10K, 15K, les IOPS des disques durs  ont modestement augmenté, de 30-100%. Cependant, la différence en IOPS  entre un disque 15K  et un SSD peut être de l'ordre de 2000% !

Les autres avantages importants que les SSD apportent aux data centers sont la puissance et l'efficacité du refroidissement. Un SSD n'a aucune pièce mobile donc il nécessite beaucoup moins d'énergie pour fonctionner et génère peu ou pas de chaleur, ce qui a un effet spectaculaire sur les coûts de refroidissement. Marc Staimer, fondateur de Dragon Slayer Consulting, estime les gains en puissance et en refroidissement des SSD sur les disques durs de l'ordre de 50-80%. J'ai vu des estimations similaires d'autres analystes, ce qui crédibilise la communauté Flash / SSD. Cela devient un facteur très important étant donné les contraintes auxquelles les data centers  d'aujourd'hui sont confrontés en termes de puissance et de capacité de refroidissement. Compte tenu de la situation économique générale au cours des dernières années, il y a eu un ralentissement dans la construction de data centers, ce qui a obligé de nombreuses entreprises à optimiser l'utilisation de leurs installations existantes. Cela donne une corde de plus à l'arc des stratégies d'optimisation.

Alors, est-ce que la technologie HDD est vraiment morte ? C'est peu probable dans un proche avenir. Cependant, avec la capacité croissante, la baisse du prix et l'efficacité des SSD, il est tout à fait concevable que le point de basculement a été atteint et que le mélange HDD : SSD dans le data center va bientôt pencher en faveur de la technologie SSD. Les clients ont besoin de diminuer les coûts d'exploitation et des installations, ce que leur apporte la technologie SSD tout en maintenant un niveau de service (SLA) de premier plan. Nous sommes au beau milieu de cette évolution.

Pascal Couzinet, Directeur d'Emulex pour l'Europe du Sud

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Pascal Couzinet

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