ven, 03/05/2013 - 11:50
Si la technologie LTE menace effectivement quelque peu les FAI traditionnels, fibre optique et LTE vont devoir coexister quelque temps encore, surtout si les internautes continuent de consommer moins de données en déplacement qu’à domicile. Par Leslie Ferry, Vice-présidente, BroadSoft.
D’après une étude du cabinet d’études ABI Research, la croissance des données échangées en 3G devrait s’établir à +99%. Ce chiffre atteint +207% lorsque l’on s’attaque aux réseaux 4G/LTE.
La France souffre néanmoins d’un retard important en termes de déploiement de la technologie LTE, malgré un potentiel fort, comme le souligne à juste titre l’Idate, cabinet d’analyse influent dans le domaine des télécommunications. Ce constat est partagé par un grand nombre d’entités sur ce marché. En effet, s’il est peu probable que les réseaux LTE remplacent entièrement les lignes fixes haut-débit, ils pourraient séduire les particuliers économes en trafic de données. Qui plus est, bien plus avantageuse en termes de mobilité que les connexions fibre optique, la technologie LTE 4G offre des perspectives de croissance considérables.
On peut tout de même se poser la question de savoir si cette technologie ira jusqu’à remplacer les offres traditionnelles des FAI, dans la mesure où cela reviendrait, pour le consommateur final, à augmenter de façon substantielle sa facture mensuelle, y ajoutant les services de connexion haut-débit à domicile.
Les consommateurs sont bien évidemment au centre de ce débat, dans la mesure où tout dépend de l’utilisation qu’ils en font : que ce soit chez eux ou en déplacement, pour des applications ou de la vidéo, la demande en bande passante et en qualité n’est pas la même. L’Internet des objets n’a fait qu’amplifier ce phénomène, avec une intensification de la demande de connexion en réseau de tout un panel d’équipements.
D’après un rapport du cabinet Arthur D Little en partenariat avec BNP Paribas, les utilisateurs mobiles requièrent de plus en plus de bande passante, ce qui à terme mènera les réseaux 3G à un manque de disponibilité en débit. C’est la que la technologie LTE intervient, avec une latence réduite sur les appareils mobiles. Le parc européen des terminaux compatibles 4G pourrait ainsi atteindre 54 % de pénétration d’ici 2016.
De son côté, la fibre optique doit donc faire face à la technologie LTE, les opérateurs de réseaux fixes doivent rendre leurs offres plus attractives en proposant plus que des services d’accès haut-débit à Internet et de TV. Sinon, ils risquent de voir leur présence sur ce marché diminuer considérablement au profit des opérateurs LTE. Néanmoins, la fibre n’est pas morte, loin de là, car les opérateurs mobiles n’en sont pas encore arrivés au stade de proposer des forfaits illimités en volume de données, à l’instar des FAI.
Le déploiement de la technologie LTE pourrait même tourner à l’avantage des fournisseurs FTTH puisque les hauts débits offerts dépendent des liaisons terrestres grande capacité des réseaux fibre optique. Dans les zones les plus peuplées, les fournisseurs LTE devront bâtir de nombreuses stations pour garantir une qualité de service satisfaisante. Ce faisant, ils contribuent au déploiement des liaisons terrestres fibre optique et du FTTH.
Leslie Ferry, Vice-présidente, BroadSoft
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