mer, 14/11/2012 - 11:27
Il y a quelques mois, au nord de l'Italie, un puissant séisme ravageait une partie du territoire, balayant de nombreuses structures et infrastructures. Des bâtiments publics, notamment, furent touchés. Quelques semaines plus tard, le législateur italien a estimé, au détriment de ces collectivités, qu'elles étaient responsables des données qu'elles hébergeaient, celles des administrés, et qui étaient passées par pertes & profits lors de cette catastrophe. Constant par la même occasion l'absence quasi-totale de plan de reprise d'activité pour ces institutions, une loi allait les enjoindre, juste après, à en élaborer un. Où en est-on, aujourd'hui, alors que l'agenda se referme sur la Journée Mondiale de Prévention des Catastrophes Naturelles ? Par Jean-Phillipe Sanchez, Consultant Technique, NetIQ France.
C'est une triste fatalité : l'informatique ne peut pas faire grand-chose contre les catastrophes naturelles. Son rôle consiste à tout mettre en œuvre pour que les SI soient prêts à se remettre en service lors d'une telle catastrophe. Objectif : non pas annuler l'effet d'un tel événement sur l'entreprise, ce qui est impossible, mais le contenir au maximum.
La question n'est pas de savoir « si » un désastre va survenir, mais « quand ».
A titre d'exemple, selon le Ministère américain du Travail, plus de 40 % des entreprises restent fermées à la suite d'un sinistre. Et parmi celles qui tiennent bon, au moins 25 % finissent par cesser leur activité dans les deux années qui suivent.
A quel point une entreprise dépend-elle des données stockées sur ses ordinateurs et serveurs ? Pour de nombreuses sociétés informatisées : quasiment à 100 %.
Mais si l'importance d'une vaste stratégie de reprise sur sinistre ne soulève guère de doute, pourquoi toutes les entreprises n'en déploient-elles pas une ? Deux réponses à cette question.
Premièrement, les efforts et l'argent qu'impliquent de telles initiatives. À l'époque où toutes les données importantes étaient sauvegardées sur des serveurs, ces serveurs étaient eux-mêmes sauvegardés sur des bandes. Les bandes étaient peu onéreuses (c'est toujours le cas), mais de nombreuses entreprises estiment que leur capacité est limitée et que leur gestion ??? les déplacer vers des sites de stockage distants, procéder à des contrôles aléatoires ??? pose trop de problèmes, mobilise un nombre d'employés excessif et prend une trop grande partie de leur temps. De plus, en cas de catastrophe, des données sont tout de même perdues ??? l'équivalent d'une journée ou deux, mais cela reste trop pour de nombreuses entreprises.
Deuxièmement, d'autres technologies telles que la réplication des serveurs (le server mirroring) et les grappes de serveurs (le clustering) assurent une restauration quasi-instantanée sans intervention manuelle, mais au prix d'une duplication intégrale de l'infrastructure : coût des serveurs multiplié par deux, coût des licences multiplié par deux, coût des installations multiplié par deux, etc. Des dépenses que la plupart des entreprises peuvent difficilement se permettre.
Mais ce n'est parce que les bandes de stockage sont peu pratiques et le mirroring trop onéreux que les entreprises doivent faire une croix sur une bonne stratégie de reprise sur sinistre. Heureusement, d'autres solutions existent, qui comblent l'écart entre ces deux approches. Les entreprises qui savent anticiper font abondamment usage de la virtualisation des serveurs, et pas uniquement pour consolider des machines physiques sur des hôtes virtuels.
Certes, les technologies de virtualisation comme vSphere de VMware, Hyper-V de Microsoft ou les solutions open-source Xen et KVM ont d'abord été utilisées pour consolider des serveurs physiques avec à la clé des avantages tels que la réduction du coût des serveurs, la baisse de la consommation d'énergie et la libération d'espace dans les datacenters. Mais ces technologies peuvent également être utilisées dans le cadre d'une stratégie complète de reprise sur sinistre, dans le but de protéger les informations et les systèmes essentiels à la bonne marche des entreprises.
Jean-Phillipe Sanchez, Consultant Technique, NetIQ France
A propos de l'auteur