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Par :
Eric MARILLET

ven, 07/09/2012 - 14:30

Test utilisateur : tout ce qu’il faut savoir pour tester sur mobiles et tablettes

L’usage croissant des tablettes et mobiles contribue largement à modifier notre manière de consommer des services, de nous informer et de construire nos relations professionnelles. Dans ce contexte, des outils comme le test utilisateur doivent nous permettre de mieux comprendre cette tendance et de proposer des services toujours plus adaptés aux usages réels et aux attentes les utilisateurs. Par Eric MARILLET, Directeur Associé d’Axance.

Voici donc quelques conseils pour organiser efficacement un test utilisateur sur mobile ou tablette.

Faut-il développer un prototype complet avant un test utilisateur ?

La conception d’un prototype mobile entièrement fonctionnel n’est pas nécessaire. Cette conception est souvent coûteuse en temps et en investissement. D’ailleurs, plus le prototype est complet, plus il sera difficile d’y opérer des changements par la suite.

Seuls les cas d’utilisation basique doivent être maquettés. Les cas d’usage complexes ou atypiques seront abordés sous un angle « exploratoire » : si un utilisateur souhaite accéder à une fonctionnalité ou à un contenu qui n’a pas été prototypé, l’animateur questionnera l’utilisateur sur ses attentes et sur ce qu’il imagine pouvoir faire dans cette partie non développée du prototype.

Quel est le support soumis au test utilisateur ?

Nous préconisons de tester les prototypes à chaque stade du projet. Le support testé peut être :

Une maquette « basse définition », à l’état de croquis ou gabarits fonctionnels (wireframes) cliquables pour simuler les enchainements d’écrans.

Un prototype « haute définition », avec des visuels et du texte réaliste, et qui peut être présenté sur l’écran d’un ordinateur ou en version embarquée dans un smartphone.

Une version Beta de l’application ou du service avant le lancement officiel.

Pour chaque support, l’idéal est de procéder à un ou deux jours de tests et de modifier le support testé en fonction des premiers résultats. Une fois les corrections effectuées, une journée supplémentaire de tests peut alors être menée pour valider ces modifications.

Est-il préférable de réaliser le test utilisateur directement sur le mobile de l’utilisateur ou sur un appareil fourni ?

Le test utilisateur doit recréer autant que possible l'expérience utilisateur réelle. Ainsi,lorsque les participants sont invités à utiliser un modèle de téléphone différent du leur, il est important que l'apprentissage de ce nouvel appareil interfère le moins possible avec l'expérience du service à tester.

L’idéal est alors de choisir des participants qui utilisent déjà le même modèle de téléphone que celui qui servira de support au test. On évite ainsi les biais liés à l’apprentissage du matériel, et on peut s’assurer à l’avance que le service à tester fonctionnera bien sur le téléphone de test.

Y a-t-il des différences entre les utilisateurs d'iPhone et d’Android ?
Les deux profils doivent-ils être inclus dans une étude ?

De manière générale, et au regard des résultats obtenus lors de nos nombreuses études, la différence en termes de réussite des tâches est faible lorsqu’on compare le score des utilisateurs d’iPhone ou de mobiles Android. Cependant, il faut être conscient que les utilisateurs développent des compétences et des stratégies d’usage spécifiques liées à l’utilisation régulière d’un OS en particulier. C’est le cas, par exemple, des éléments d’interactivités comme les touches « menu » et « retour » sur Android, la création de dossier sur iOS, le « glisser » vs « appui long »... Il en va de même pour les habitudes liées aufonctionnement spécifique des plateformes de téléchargement d’applications (stores).

Les vraies différences apparaissent surtout entre utilisateurs de mobile avec écran tactile et ceux qui ont un téléphone avec écran « classique » : le temps de saisie d’un texte varie beaucoup et les manipulations sont drastiquement différentes.

Du coup, pour déterminer au mieux quel type de mobile inclure dans une étude, il faut se demander :

Quels sont les appareils détenus par les utilisateurs cibles du service ou de l’application à tester ?

A-t-on un intérêt à faire tester le service sur plusieurs OS mobiles ?

Pour une application en cours de conception, le support de test est-il conçu pour un OS spécifique ?

Pour un site mobile, le prototype de test pourra-t-il être utilisé sur une grande variété de plateformes ?

Dans les cas où il semble intéressant de réaliser les tests avec plusieurs types de mobiles, il convient alors d’inclure un échantillon représentatif des OS que les utilisateurs actuels et futurs seront amenés à utiliser.

Les tests utilisateurs en laboratoire sont-ils plus appropriés que les tests « terrain » ?

Le choix entre test en laboratoire et observation sur le terrain se fait en fonction des objectifs de chaque étude. En effet, les études « in situ » sont un excellent moyen pour comprendre le contexte réel d’utilisation et la place que peuvent prendre certaines fonctionnalités ou applications dans la vie quotidienne des utilisateurs.

La collecte des données peut alors être réalisée de différentes façons : des entrevues (à la maison, au bureau, en situation de mobilité…), des sondages téléphoniques, des journaux de bord tenus sur plusieurs jours ou semaines, ou des dispositifs techniques qui enregistrent le parcours sur l’appareil.

Pour autant, ce type d’étude est souvent inapproprié lorsqu’il s’agit simplement d’évaluer l’ergonomie et l’utilisabilité d’un appareil, d’un service ou d’une application pour le mobile ou les tablettes. Dans ce cas, le laboratoire se révèle être le lieu idéal pour d’identifier les points de blocage et pour mieux comprendre comment les interfaces ou les services peuvent être améliorés.

Il est donc important de pouvoir soulever rapidement les objectifs de l’étude avant même de définir les contours méthodologiques de l’étude. Car le test doit être abordé dans une logique spécifique afin de bien comprendre les spécificités liées aux mobiles et aux tablettes.

Eric MARILLET, Directeur Associé d’Axance

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