jeu, 12/07/2012 - 11:49
Les développeurs d’applications mobiles développent rarement des appli par altruisme : tirer des bénéfices de leur travail est un objectif bien légitime, sur un marché global que l’IAB estime à 5,3 milliard de dollars.
Si les développeurs sont à l’aise pour créer leurs applications, ils le sont en revanche moins en matière de monétisation de ces mêmes appli. Si vous êtes un développeur en quête de points de repères, en voici quelques-uns qui vous pourront vous aider à mieux comprendre comment intégrer la dimension « publicité » à vos créations. Par Frédéric Dumeny, directeur général d’Adfonic France.
La base : taux de clic x prix x taux de remplissage
Le taux de clic (clickthrough rate, ou CTR) est le facteur de rentabilité le plus important. Comme le confirment l’étude Adfonic Global AdMetrics Report, les applications de jeux mobiles sont celles qui atteignent les CTR les plus élevés, permettant de rassembler les données issues de dizaines de milliards de requêtes publicitaires.
Les jeux mobiles génèrent également les plus forts eCPM (gains effectifs pour mille impressions). Il s’agit d’un indicateur central, basé sur le rapport entre les revenus totaux et les nombre total d’impressions et qui permet de mesurer les gains effectifs sur l’ensemble des canaux. Les applications de jeux mobiles présentent donc l’avantage de combiner fort CTR (nombre de clics) de fort eCPM (la valeur de ces clics) simultanément.
Le prix représente un autre facteur clé, étroitement lié aux régions géographiques. Le groupe formé par l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie est caractérisé par une demande élevée à des prix élevés, un aspect qui doit être pris en considération si vous souhaitez adapter vos applications à ces marchés. Et vous aurez des résultats encore meilleurs si votre app store est décliné dans les différentes langues.
Le taux de remplissage est la troisième variable de l’équation : le CTR multiplié par le prix multiplié par le taux de remplissage donne le revenu. Tout slot publicitaire non rempli peinera à générer des revenus. Cet aspect est directement lié à la capacité du réseau publicitaire de rassembler suffisamment de campagnes d’annonceurs pour garantir que, quels que soient les terminaux, plateformes et régions choisis, une publicité sera disponible pour votre application.
Les pièges à éviter
Beaucoup de développeurs d’application mobiles font l’erreur de les créer avant de réfléchir à leur monétisation. Avant de démarrer le projet, il faut par exemple penser à l’endroit où les publicités apparaitront sur votre interface : trop proches des boutons de navigation, elles pourraient causer des clics non intentionnels. Si vous localisez votre application, c’est un élément à intégrer dès le début. Il est alors possible de décider quels formats publicitaires seront intégrés, et s’ils incluront du rich media (voir plus bas).
Le choix du réseau publicitaire est également un aspect clé. Vos appli peuvent être utilisées dans un grand nombre de pays (il n’est pas rare que des appli génèrent des impressions dans plus de 150 pays), il est donc important de choisir un réseau dont la portée est mondiale, et proposant suffisamment de campagnes pour remplir vos inventaires. Le support des derniers formats publicitaires et la capacité du SDK font également partie des points à évaluer.
Les réseaux les plus avancées donnent la possibilité de choisir les campagnes que vous souhaitez diffuser, et vous donnent le contrôle sur l’analyse des performances en temps réel de vos slots publicitaires, avec un niveau de détails pouvant être très fin.
Suivre les leaders
De nombreuses analyses de marché sont à la disposition des développeurs. Toujours dans le domaine des applications de jeux mobiles, ces études montrent par exemple que, en France, l’iPhone (iOS) est le leader incontesté sur le marché des smartphones en termes de parts de marché publicitaire, tandis que les modèles Samsung montrent les meilleurs CTR du marché, notamment sur les modèles S2 et Ace. Sur le marché des tablettes, l’Ipad arrive sans surprise en première position.
Autre point intéressant : sur les terminaux Windows, certaines applications comme les jeux mobiles et les actualités sont six fois plus rentables que la moyenne. Bien que n’étant pas en position dominante aujourd’hui par rapport à d’autres plateformes, Windows peut se révéler intéressant pour les développeurs recherchant des eCPM élevés.
Les développeurs riches aiment le rich media
Le rich media permet aux consommateurs d’interagir avec les publicités, par exemple en les étirant ou en les faisant tourner sur l’écran, ou encore en exploitant les capacités tactiles des écrans pour permettre de toucher ou de faire glisser des éléments. Les consommateurs mobiles sont bien plus attirés par les publicités rich media et vont avoir une plus grande propension à cliquer ; les études récentes montrent que les publicités rich media obtiennent des eCPM jusqu’à dix fois supérieurs à la moyenne, et offrent des performances exceptionnelles en matière d’augmentation des revenus.
L’une des meilleures manières d’intégrer des publicités rich media est de s’appuyer sur une réseau publicitaire proposant un SDK de dernière génération prenant en charge les formats rich media, et utilisant idéalement les standards Mobile Rich Media Ad Interface Definitions (MRAID). Il s’agit d’un protocole créé par le Centre d’Excellence Marketing Mobile de l’IAB pour les publicités rich media et les applications mobiles. Les SDK qui utilisent MRAID accélèrent et facilitent l’intégration du rich media, et favorisent donc la génération de revenus.
Le monde mobile change rapidement, à un rythme qui ne semble pas près de ralentir. Nouveaux formats, nouvelles plateformes, nouveaux terminaux et nouvelles applications composent un univers fascinant – et, pour les développeurs qui sauront gérer intelligemment la monétisation de leurs applications mobiles, cet univers sera également lucratif.
Frédéric Dumeny, directeur général d’Adfonic France
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