ven, 24/02/2012 - 14:12
Malgré un succès évident dans les entreprises, les médias mais également chez les utilisateurs finaux, le Cloud Computing a enregistré un taux d'adoption relativement lent en France ces 12 derniers mois. En cause, la sécurité et la confidentialité qui restent le plus souvent les deux freins majeurs dans le processus de prise de décision, suivis par les problèmes de performances, les coûts de migration, la complexité du réseau ou le manque de connaissances. Par Eric Sèle, Vice-Président, Directeur General Europe du Sud, Centrale, Moyen Orient et Afrique, Ciena.
Pourtant ne nous y trompons pas : le Cloud Computing est aujourd'hui incontournable dans le paysage informatique français et devrait voir sa place se confirmer en 2012, portée par le développement des besoins en virtualisation et accès à distance.
Dans une étude publiée en décembre 2011, IDC révèle que seulement 7 % des entreprises françaises ne prévoient pas le déploiement de services Cloud dans l'année à venir. Si ce succès bénéficie tout d'abord aux systèmes de Cloud privés (avec un taux de croissance annuel de 28,9 % entre 2010 et 2015), considérés comme plus sécurisés, les modes de Cloud hybride ou public et leur modèle flexible de paiement à l'usage devraient également rencontrer un franc succès, notamment auprès des entreprises désireuses d'économiser en stockant et gérant leurs services et applications hors site. Afin d'aider celles qui hésitent encore, voici trois éléments à prendre en compte pour profiter au mieux des avantages de l'informatique en nuage :
· Sécurité :
Selon une étude publiée par KPMG en décembre 2011, la sécurité et la protection des données représentent les principaux obstacles à l'adoption du Cloud pour 31 % d'entreprises. En effet, elles peuvent investir dans des solutions de sécurité pour protéger leurs données et applications si elles sont toujours hébergées sur le réseau d'entreprise ou pendant leur transfert vers un datacenter. Cependant, le niveau de sécurité offert par les fournisseurs de Cloud public constitue la préoccupation majeure, notamment lorsqu'il s'agit d'applications sensibles ou stratégiques. Avant que ces applications ne quittent les sites, assurez-vous que vos exigences en termes de contrôle, de sécurité, de conformité et de performances soient respectées.
· Latence :
Le déploiement de charges de travail applicatives orientées métier sur un Cloud public, avec la flexibilité de les transférer facilement entre environnements internes et externes, peut nécessiter des capacités de bande passante considérables. Néanmoins, offrir une haute capacité à temps plein met fortement sous pression les réseaux des fournisseurs de Cloud public et s'avèrerait très coûteux pour leurs utilisateurs, d'où le modèle actuel proposant des services de bande passante de manière périodique. Les entreprises doivent identifier au préalable les applications nécessitant une faible latence, afin de s'assurer que l'infrastructure de cloud répond à leurs besoins.
· Intensité :
Qu'il soit utilisé uniquement pour stocker des données ou plus largement pour héberger des applications complexes, le Cloud public peut ne pas tenir ses promesses lorsque la connexion Internet n'est pas adaptée. En effet, si la plupart des applications principales hébergées répondent aux besoins de l'entreprise en termes d'efficacité, les performances globales sont en fin de compte liées à cette connexion. Il est donc nécessaire de vérifier l'intensité des applications avant de les migrer sur le Cloud.
Sécurité, performances, complexité... Dans sa forme actuelle, le Cloud Computing est encore l'objet de multiples critiques et nombreuses sont les entreprises qui peinent à y voir clair. Certaines entreprises sont déjà '100% Cloud', quand d'autres étudient encore les options qui s'offrent à elles. Pourtant, les possibilités du Cloud vont bien au-delà de l'utilisation que nous en faisons aujourd'hui. Si les projets de migration devraient s'accélérer en France au cours des prochains mois, il faut garder à l'esprit que le Cloud Computing est encore relativement nouveau. Les technologies et modèles évoluent en permanence et deviennent de plus en plus accessibles. Bientôt les entreprises ne se demanderont plus si elles doivent passer sur un Cloud public ou un Cloud privé, mais plutôt quel modèle, pour quelles applications.
Eric Sèle, Vice-Président, Directeur General Europe du Sud, Centrale, Moyen Orient et Afrique, Ciena
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