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Didier Guyomarc’h

ven, 06/01/2012 - 15:10

A quoi doivent s’attendre les entreprises européennes sur le front des données dans les douze prochains mois ? Voici la vision de Didier Guyomarc’h, Directeur Général France et VP Sales Europe du Sud.

La confidentialité des données dans un monde universellement connecté

Tandis qu’un nombre croissant d’outils en ligne et de réseaux sociaux rend les échanges et le partage d’informations toujours plus faciles, la consumérisation de l’informatique brouille les frontières entre ce qui est d’ordre personnel et ce qui est professionnel. Pour les entreprises, c’est l’opportunité de pouvoir utiliser les données Big Data pour mieux comprendre leurs clients, mais c’est aussi une énigme si l’on se demande : à partir de quand a-t-on trop d’informations ?

Si les plus âgés se montrent généralement plutôt prudents quant aux informations qu’ils dévoilent en ligne, la jeune génération partage tout ce qu’elle fait à tout moment sur les réseaux sociaux. Avec des milliers de consommateurs partageant leur identité en ligne, la question de la confidentialité des données se posera en 2012 et va continuer à ébranler les processus et les protocoles en place. Avec à disposition de plus en plus de renseignements sur les consommateurs, les marques qui veulent éviter de franchir les limites et de commettre des erreurs préjudiciables doivent se fixer des règles très strictes sur les données qu’elles recueillent et la manière de les gérer. Au fil du temps, les consommateurs doivent pour leur part considérer l’étendue des informations qu’ils sont vraiment prêts à partager avec les entreprises. C’est encore aujourd’hui une zone grise qu’il va falloir explorer sérieusement dans les 12 prochains mois.

Les entreprises s’alignent sur les exigences des régulateurs

Avec des autorités de régulation qui ne manqueront d’accroître leur pression en 2012, les entreprises vont continuer à vivre sous la menace de lourdes amendes si elles ne s’attaquent pas la question de la protection des données, qu’elles soient dans le cloud ou au sein de l’entreprise. Entraînant erreurs, pertes et vols, une mauvaise gestion des données clients restera un obstacle tant que les entreprises ne s’armeront pas elles-mêmes pour gérer le problème. Les régulateurs vont continuer à faire la guerre aux entreprises qui n’ont pas mis en place les procédures de gestion d’information appropriées. Celles qui veulent sortir de la ligne de tir et éviter de lourdes pénalités doivent donc agir très vite.

Des mesures commencent à se mettre en place pour relever ce défi. Par exemple, Solvabilité II vise à établir à l’échelle de l’Europe des normes de gestion du risque et de capitaux propres révisés par rapport aux exigences de solvabilité actuelles. La directive devrait entrer pleinement en application fin 2012 et permettra aux entreprises de dégager de la valeur en intégrant gouvernance, gestion du risque et conformité réglementaire. En 2012, l’importance accordée à l’amélioration de la gouvernance de l’information et à la conformité réglementaire va s’intensifier dans tous les secteurs.

Accélérer pour rester en phase avec le cloud

Le cloud computing va continuer à changer la manière dont les entreprises travaillent et fonctionnent. Mais l’année prochaine, l’Europe va devoir se rattraper parce que le rythme d’adoption du cloud y a été lent par rapport à celui des États-Unis. Nous allons assister à une reprise de l’adoption du cloud parce que les entreprises ont besoin d’être plus agiles mais aussi de réduire leurs coûts. Face aux environnements informatiques existants, souvent constitués de silos de données, les technologies du cloud peuvent favoriser la création d’une architecture dynamique capable de prendre en charge n’importe quel type de données, où qu’elles soient. Les entreprises qui veulent agir et réagir plus vite que les autres dans le climat économique actuel doivent se tourner vers le cloud, si elles ne l’ont pas encore fait. Jusqu’ici, l’adoption du cloud a, somme toute, été régie par l’inertie et nombre d’entreprises n’ont par conséquent pas pu en tirer les bénéfices attendus. Elles doivent aujourd’hui être plus agressives, mais aussi plus intelligentes dans leur mouvement vers le cloud.

Le mobile amplifie et accélère les tendances

La technologie mobile va être l’accélérateur de plusieurs tendances importantes en 2012. Les usages mobiles se sont développés à la vitesse de la lumière : en 10 ans, le nombre d’abonnés mobiles dans le monde est passé de un milliard à 6 milliards à la fin du mois de novembre 2011. Non seulement le nombre de téléphones mobiles continue d’augmenter mais, de plus, ce que nous faisons de ces appareils contribue massivement à l’explosion des volumes de données. Espérant réduire leurs dépenses informatiques tout en favorisant les modes de travail flexibles, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans des initiatives du type « bring your own device » (BYOD, utilisation des appareils personnels pour des usages professionnels). Garder le contrôle sur les données de l’entreprise dans un tel contexte va rapidement devenir une nécessité pour les organisations. S’assurer que les bonnes pratiques de gestion des données sont en place pour éviter les problèmes d’accès à ces informations fragmentées sera critique pour les entreprises qui veulent garder la maîtrise de leurs données.

A la source de l’explosion des informations : les médias sociaux

Les médias et réseaux sociaux s’inscrivent dans la longue ligne de tendances qui alimentent le torrent des données et ajoutent une nouvelle dimension au défi que représente pour les entreprises la gestion de la croissance exponentielle des informations. Avec une myriade de types de données à gérer, une augmentation des activités de fusions-acquisitions et une explosion des initiatives de technologie virtuelles, protéger les données à caractère privé tout en maintenant l’interaction avec les consommateurs s’annonce comme l’une des tâches les plus ardues de 2012 pour les entreprises.

Il en résulte en effet un double défi. Premièrement, la montée en puissance de la génération des réseaux sociaux alimente une croissance explosive des données. Si elles veulent comprendre ces consommateurs, les marques doivent faire un pas de géant pour apprendre à gérer ces flux de données ‘live’ générés par les communautés et réseaux sociaux et les intégrer avec leurs données traditionnelles. Deuxièmement, si les médias sociaux créent effectivement de nouvelles opportunités, les entreprises vont devoir dépasser leurs approches habituelles pour mettre en œuvre des stratégies de marques vraiment globales, prenant en compte l’engagement proactif du consommateur et l’analyse en temps voulu de ses sentiments. En 2012, les marques vont devoir agir rapidement pour surfer sur la vague des données sociales et en extraire une connaissance fine des consommateurs qui était simplement inenvisageable jusqu’ici.

Didier Guyomarc’h, Directeur Général France et VP Sales Europe du Sud

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