jeu, 08/09/2011 - 15:08
L’enjeu environnemental et les opérations menées par les associations de protection de l’environnement ont poussé un grand nombre d’organisations à se pencher sur la question et à mettre en place des actions afin de montrer qu’elles prenaient en compte cette problématique. Cependant, le nombre d’entreprises concernées ne suffit pas aujourd’hui à faire face aux problèmes écologiques. C’est pourquoi le gouvernement français envisage d’ici peu à légiférer et leur message se veut de plus en plus ferme en matière d’écologie. L’écologie va donc prendre sa place dans la stratégie business des entreprises. Par Marouane Belhaj, Directeur Général France de Verismic.
Mais pourquoi attendre que la loi soit appliquée alors qu’il est aujourd’hui très facile de mettre en place des actions « vertes » dans l’entreprise ?
Des mesures peuvent être déjà mises en œuvre afin d’une part de préparer, en douceur, l’organisation à passer à une politique « verte » et d’autre part d’impliquer et d’informer les collaborateurs dans cette orientation.
En effet, les entreprises peuvent mettre en place une charte de bonnes pratiques concernant les gestes quotidiens à modifier au sein de l’entreprise (éteindre les lumières des bureaux en partant, trier ses déchets, imprimer uniquement quand cela est nécessaire) mais également en proposant une nouvelle façon de « consommer » l’informatique. Une étude Gartner de 2009 a montré que les postes de travail et leurs périphériques comptent pour 31% de la consommation mondiales des équipements et infrastructures IT. Aborder une politique « verte » sans repenser/changer les comportements des utilisateurs face à leur ordinateur (ou appareils électroniques en général) reviendrait à donner un coup d’épée dans l’eau.
En premier lieu, l’entreprise qui souhaite s’inscrire dans une démarche écologique, doit élaborer une communication pertinente auprès de ses salariés, basée sur des éléments concrets, comme par exemple communiquer sur son empreinte énergétique actuelle et sur les bénéfices réalisés après la mise en place de la charte, ainsi les collaborateurs pourront prendre toute la mesure de l’enjeu de la démarche et de son impact.
Ensuite, une liste de gestes simples peut être créée recensant les astuces et conseils pour être plus verts face à l’informatique comme, par exemple, mettre en veille prolongée son ordinateur quand on s’absente plus d’une heure, éviter de laisser ouvertes des applications qui ne sont pas utilisées, éteindre son ordinateur et ses périphériques en partant… ce sont de petits gestes mais qui, appliqués par l’ensemble du personnel d’une entreprise, peuvent réduire l’empreinte énergétique de celle-ci, et lui permettre d’économiser quelques milliers d’euros en fin d’année. En 2010, le DSI de TF1 témoignait dans un colloque sur « Green IT, mythe ou réalité dans l’entreprise » et faisait part de son expérience : « une démarche tournée vers le Green IT prend du temps et est difficile à mettre en œuvre. Le groupe TF1 a du « rééduquer » 4 000 salariés pour qu’ils éteignent leur poste de travail avant de partir. Une véritable « rééducation collective » qui doit se faire en douceur mais qui, à terme, permet à TF1 de faire plus de 80 000 euros d’économie d’énergie par an. » Ce témoignage montre bien que, juste en modifiant le comportement des salariés, sans avoir déployé pour autant des solutions Green IT, on peut déjà avoir une démarche « green » efficace.
Enfin, et si l’entreprise souhaite aller plus loin, une évaluation plus fine de la consommation énergétique des postes de travail par département peut être réalisée qui permettra, par la suite, d’établir des stratégies de gestion énergétique pour réduire de manière, encore plus significative, l’empreinte énergétique de l’entreprise.
Devenir vert n’est pas si difficile. Bien entendu cela demande un investissement important à la fois de la part de la Direction qui doit réfléchir à la meilleure façon de communiquer auprès de ses salariés et de la part de ces derniers qui doivent se sentir suffisamment impliqués pour participer à cet effort. Mais bien pensés et bien mis en œuvre, ces gestes simples peuvent, à moyen terme, participer au développement de l’entreprise (meilleure image en interne et à l’extérieur, économies non négligeables) mais surtout avoir un impact sur les problèmes d’énergie. Si toutes les entreprises se mettaient à appliquer ces bonnes pratiques, leurs efforts mis bout à bout pourraient véritablement aider la planète à se sentir mieux. Utopie ou prochaine réalité ? L’avenir nous le dira.
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