Facebook a annoncé hier l'acquisition de la société WhatsApp, spécialisée dans la messagerie mobile, pour la somme colossale de 16 milliards de dollars. Somme colossale, car, à titre de comparaison, Microsoft n'avait déboursé "que" 8 milliards de dollars pour acheter Skype. L'acquisition de WhatsApp est la plus importante de l'histoire de Facebook qui vient de fêter ses 10 ans.

Facebook versera 4 milliards de dollars en numéraire et 12 milliards en actions Facebook. En outre, et ultérieurement, 3 milliards de dollars seront versés à titre de primes aux fondateurs et salariés de WhatsApp.

Qu'est-ce que WhatsApp ?

WhatsApp est une entreprise fondée en 2009 par Jan Koum et Brian Acton, deux anciens ingénieurs de Yahoo!. WhatsApp offre un service de messagerie instantanée via WhatsApp Messenger, une application mobile gratuite disponible sur Android (2.1+), iOS (4.7+), BlackBerry, Nokia, Windows Phone et Symbian. Moyennant un abonnement annuel de 1 dollar (la première année étant gratuite). WhatsApp Messenger  permet d'interagir avec les autres utilisateurs en envoyant des messages, des photos et des sons.

WhatsApp connaît depuis quelques temps un succès énorme et exponentiel. 350 millions d'utilisateurs actifs mensuels en octobre 2013, 400 millions en décembre. WhatsApp gagne actuellement 1 million de nouveaux utilisateurs par jour.

WhatsApp est une toute petite entreprise : 32 ingénieurs seulement, ce qui représente environ 14 millions d'utilisateurs par employé. Ceci avec une fiabilité remarquable et un taux d'uptime de 99,9%.

WhatsApps ne se fait connaître que par le bouche à oreille. Aucune campagne marketing. Et aucune publicité dans le service. La philosophie du service est claire selon son fondateur Jan Koum "No Ads! No Games! No Gimmicks!" ("Pas de publicités ! Pas de jeux ! Pas de gadget !")

Retenir les jeunes et sauver les meubles ?

La question qui se pose avec ce rachat est : est-ce que cela va durer ? Car Facebook vit de la publicité. Pour l'instant Facebook assure que WhatsApps continuera à fonctionner de manière totalement indépendante. Mais si Facebook y introduit à terme la publicité, WhatsApps pourrait perdre ce qui a fait sa popularité.

Alors pourquoi avoir acheté ce service ? Selon les observateurs, Facebook est en (grave) perte de vitesse auprès des jeunes, et ce rachat est un moyen de les conserver dans son giron.

Ce serait, selon les investisseurs, plus une opération pour éviter le déclin que pour continuer à croître, et du coup, l'action Facebook a connu une baisse de près de 5% hier à la bourse de New York.