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Par :
Frédéric Mazué

lun, 13/07/2009 - 13:06

L’EDI est un point important du lien logistique entre Clients et Fournisseurs du secteur de l’industrie. Le monde de l’EDI est complexe et en constante évolution. Ce point de vue de Francis LEGRAND, Responsable EDI Gallion Solutions - Eureka Solutions a pour objectif d’analyser les changements qui devraient intervenir à court et moyen terme, notamment avec l’abandon progressif des transmissions via X25 (Transpac en France).
Depuis les années 80, plusieurs évolutions ont vu le jour, tour à tour, soit fonctionnelles suite aux demandes des constructeurs automobiles (APOLO, CINDI, etc.), soit techniques avec l’apparition ou la disparition de moyens ou réseaux de télécommunication, autorisant de nouveaux modes de transmissions à des tarifs plus abordables.


Francis LEGRAND, Responsable EDI Gallion Solutions - Eureka Solutions

Le côté fonctionnel a vu l’émergence du standard mondial EDIFACT en remplacement progressif d’Odette, VDA ou autres. EDIFACT a permis l’avènement de nouveaux modes logistiques comme GPI, L3P ou CINDI chez Renault, la logistique alternative chez PSA…

Le côté technique va connaître un grand changement avec l’arrêt programmé du X25 (Transpac en France). France Télécom a annoncé l’arrêt de commercialisation des plus bas débits du X25 dès maintenant. Seul le 64K au minimum est encore en vente cours, la date d’arrêt définitif n’étant pas encore officielle, même si des dates circulent ici et là. En parallèle, plusieurs constructeurs ou fournisseurs abandonnent les transmissions via X25, notamment Renault ou Ford.

Rappel technique

Avant tout il est utile d’effectuer un petit rappel généralise technique sur le principe des connexions. Pour effectuer un transfert EDI, il faut une connexion entre deux partenaires. Cette connexion nécessite plusieurs niveaux :

(1) Un « tuyau » physique fait de cuivre, de fibre optique ou autres. Ce n’est pas l’objet de ce point.
(2) Un système de communication qui supporte le flux des informations. C’est le RTC (ligne commutée de nos téléphones fixes), le RNIS (ou ISDN ou X32) pour les liaisons numériques, l’ADSL (simplement une mise au numérique de nos lignes RTC analogiques) et d’autres, dont le X25.
(3) Un protocole de communication pour gérer le flux des informations transmises : le FTP, flux standard sur Internet ou l’OFTP (Odette File Transfer Protocol), flux spécifique à l’automobile.
(4) Un standard de messages qui peut être Edifact, VDA, Odette, ANSI X12 …
(5) Un message qui peut être un DELFOR en Edifact, un DELINS en Odette, etc.

L’arrêt du X25 revient à remplacer le niveau 2 des connexions. Ainsi, a priori, il n’impactera pas les standards et types de messages, qui resteront identiques.

Quels choix après le X25 ?

Il existe plusieurs moyens de remplacer X25. Ils diffèrent en fonction de l’équipement existant, des besoins et des partenaires constructeurs avec lesquels les entreprises travaillent. On constate aujourd’hui l’utilisation émergente, pour l’EDI, d’ENX en direct ou via un VAN (ou RVA, réseaux à valeur ajoutée). ENX est un réseau sécurisé qui servait jusque là essentiellement aux envois de plans, visioconférences et autres grand « dévoreurs » de débit, et qui devient abordable en terme de coût.

Passer par un VAN est également intéressant car ce système permet aux fournisseurs et constructeurs de s’affranchir de la technique : il suffit d’un seul type de connexion pour émettre et recevoir tous les messages. En effet, le VAN assure un rôle similaire à celui d’un postier qui collecte les messages EDI de la boite aux lettres de l’entreprise émettrice et les « dispatche » ensuite dans les boites aux lettres des constructeurs et/ou usines destinataires. Le VAN s’occupe d’envoyer les messages dans le standard de communication retenu par le destinataire. L’avantage de ce système est que l’émetteur peut ne pas avoir le même type de connexion que le destinataire. Il est déjà utilisé par des constructeurs tels que PSA, Volvo, Renault trucks... Son inconvénient : il est un peu plus onéreux qu’une connexion en direct.

Mais certains partenaires constructeurs ne souhaitent pas passer par un VAN. Renault, par exemple, insiste fortement pour passer en direct chez eux. Ce « direct » est ce qu’on appelle le « Point à Point ». S’il est moins onéreux que le VAN (pas d’intermédiaire), il est moins simple à mettre en œuvre car il nécessite une connexion pour chaque partenaire avec un protocole défini (FTP ou OFTP).

Il existe donc des alternatives à X25, mais il faut pouvoir les combiner avec ses besoins, afin de ne pas mettre en place une pléthore de moyens de communication pour chaque partenaire constructeur, mais un seul pour tous, si c’est possible. En conclusion, il ne faut pas attendre pour analyser son propre contexte (partenaires, réseau utilisé, …) afin de prendre des dispositions à temps et d’anticiper cette petite révolution dans le monde de l’EDI .

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Frédéric Mazué

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