Le couperet est tombé. Les récents 18 000 licenciements du plus grand plan social de l'histoire de Microsoft n'auront pas suffit. Satya Nadella a annoncé dans un mail interne 7 800 suppressions de poste supplémentaires en précisant "Je ne prends pas ces changements de stratégie à la légère, compte tenu de leurs effets sur la vie de personnes qui sont importantes pour l’entreprise" tout en indiquant que les suppressions ont lieu dans les prochains mois.

7 800 emplois cela représente presque 7% de l'effectif de Microsoft. Ce sont principalement les activités acquises dans le cadre du rachat de Nokia qui seront touchées, même si la répartition exacte des suppressions de postes n'a pas été donnée.

Le rachat de Nokia, qui avait coûté 7,2 milliards de dollars en avril 2014 s'avère calamiteux pour Redmond.

A l'époque Bill Gates était contre, Satya Nadella aussi. Mais le CEO de l'époque, un certain Steve Ballmer, avait réussi à imposer la décision, en mettant le poids de sa démission dans la balance. Selon lui le rachat de Nokia devait aider Microsoft à rattraper son retard sur le marché des mobiles, retard dont il était d'ailleurs en grande partie responsable.

Mais cela n'a pas fonctionné. Windows Phone n'a jamais dépassé les 3% de parts de marché, très loin derrière Android et iPhone. A tel point que Microsoft va inscrire dans ses comptes une charge de 7,6 milliards de dollars pour dépréciation d'actifs, c'est-à-dire plus que ce qu'avait coûté le rachat de Nokia.

Les choses vont si mal que des rumeurs veulent que Microsoft soit prêt à abandonner Windows Phone pour Android. Les choses ne semblent toutefois pas en être là.

Cependant, une phrase de Satya Nadella dans son mail interne donne à penser : "Nous passons d'une stratégie de croissance dans les mobiles en tant qu’entreprise autonome à une stratégie de croissance visant la création et le développement d’un écosystème dynamique de Windows".

Ceci est cohérent avec la notion d'applications universelles Windows 10. Donc Windows Phone n'est pas abandonné pour l'instant. Mais la croissance dans les mobiles n'est plus un objectif. Si Windows 10 pour mobile ne s'intègre pas bien dans cet écosystème, s'il n'y fait pas bonne figure, les rumeurs pourraient bien avoir raison à terme.