Octave Klaba, alias Oles, personnage fort sympathique pour ceux qui ont eu l'occasion d'être en contact avec lui, est aussi le fondateur et patron d'OVH. Une position qui en fait une cible pour les espions.

Selon notre confrère Le Monde, en 2009 les barbouzes du GCHQ - l'équivalent anglais de la NSA américaine - travaille à intercepter des communications. Dans ses carnets, des listes adresses emails jugées 'intéressantes' : des ambassadeurs, des politiques, et parmi eux Oles, dont l'entreprise à l'époque était en pleine expansion. Elle l'est toujours d'ailleurs. La présence de l'adresse mail d'Octave Klaba dans cette liste, ne prouve toutefois pas que ses mails ont été effectivement interceptés par les services de renseignements anglais.

Pourquoi lui ? Parce qu'en 2009 OVH est déjà une entreprise stratégique, avec des filiales dans douze pays, et figurant parmi les entreprises qui abritent le plus de serveurs.

Oles est une personnalité atypique dans le monde de l'hébergement et des datacenters. Né en Pologne, il arrive en France après la chute du mur de Berlin, et depuis n'a pas oublié ce que c'est que d'être privé de liberté d'expression. Il est un très farouche défenseur des libertés numériques. En 2010, il décide d'héberger un miroir de Wikileaks après que le gouvernement américain a supprimé l'original. A l'époque, il subit les remontrances de Eric Besson ministre de l'Industrie, qui veut rendre cet hébergement illégal. Mais Oles ne cède pas et a finalement gain de cause.

En 2015, il s'oppose à la loi sur le renseignement et dénonce le concept de boîtes noires déposées chez les hébergeurs pour surveiller le trafic. Un système de captation directe d'informations sur les individus ciblés dit-il alors.