Des séries parlant d’informatique, de notre univers geek sans tomber dans la caricature et la vision basique du développeur asocial sont rares. Nous avons bien entendu The IT Crowd, une référence absolue, surtout la 1ere saison. Nous avons dans une moindre mesure Silicon Valley. Sans oublier l’excellent Mr Robot. Mais en France aucune de ces séries n’a réellement intéressé et c’est bien dommage.

Nous passons totalement à côté d’une des meilleures séries actuelles : Halt and Catch Fire. La 4e saison a débuté mi-août. Ce sera la dernière. On découvre le début de l’ordinateur personnel, les premières années du Macintosh, du PC, le Comdex, la naissance du web et du navigateur, l’explosion des réseaux. A cela se rajoute les rivalités, les passions, des personnages radicalement opposés et les plus vicieux ne sont pas ceux que l’on croit depuis le premier épisode. Des images très fortes marquent les derniers épisodes : l’apparition du Macintosh et le culte qui se crée autour de lui, les premières pages html sur une station NeXT. Nous retrouvons aussi les avis très trancher : l’un est pour l’informatique plus ouverte et refuse l’environnement Apple qu’il juge inutile et trop fermé. C’est aussi le rejet d’IBM et la création des premiers PC compatibles. 

La série s’appuie sur 2 rôles féminins : la développeuse avec beaucoup d’idées et des idéaux mais qui a du mal à stabiliser sa vie et son parcours, Cameron, l’ingénieure douée et timide du début qui se révèle redoutable avec une morale à géométrie variable, Donna. Les rôles tombent parfois dans l’excès et la caricature mais finalement, on continue à les suivre avec plaisir. Même si parfois, aucun ne rattrape l’autre dans les coups tordus et les trahisons. Mais on prend conscience que le monde informatique est un cocktail de tous ces personnages pour pouvoir en sortir quelque chose. 

La saison 1 est la meilleure dans l’intrigue, la tension, les revirements avec la création d’un PC portable, la pression d’IBM, le développement logiciel. Nous sommes au début des années 80. La saison 2 évoque les premiers réseaux participatifs, les forums, les jeux en ligne mais l’intrigue n’est pas toujours à la hauteur et les épisodes ne passionnent pas toujours mais la fin est savoureuse. La saison 3 se déplace à la Silicon Valley avec les opérateurs réseaux qui investissent les USA, les investisseurs qui cherchent les proies, les rachats, les tensions entre les développeurs. Surtout, on commence à voir Internet, le web, html. Et là, les fractures sont nettes : ceux qui y croient et les autres qui n’y voient aucun avenir. Cette saison est bien meilleure que la 2e même si elle est parfois un peu lente à se mettre en route et que l’intrigue sur l’éditeur de sécurité n’est pas forcément la plus excitante, ni le développeur idéaliste qui fait trop idéaliste parfait. 

La saison 4 qui vient de débuter reste à la Silicon Valley nous transporte dans les années 90 avec l’apparition d’Internet, des premiers navigateurs et sites web. C’est aussi la guerre entre les opérateurs pour offrir des accès et on tourne aussi du moteur de recherche qui n’existe pas encore et chaque protagoniste tourne autour de cette idée.