Au mois de mai, la Commission européenne a condamné Facebook à 110 millions d'euros d'amende pour avoir fourni de fausses informations relatives à son rachat de WhatsApp, et au transfert de données utilisateur de l'un vers l'autre. Aujourd'hui c'est le réseau social WhatsApp lui-même qui est épinglé par la CNIL.

Au centre de l'affaire, encore et toujours la transmission de données utilisateurs entre WhatsApp et Facebook, sans que le consentement de ceux-ci soit valablement recueilli pour reprendre l'expression de la CNIL dans le billet qui annonce cette mise en demeure.

Un billet qui ne mâche pas ses mots : Il a été constaté que la société WHATSAPP transmet effectivement à la société FACEBOOK Inc. des données concernant ses utilisateurs à des fins de « business intelligence » et de sécurité. Sont ainsi partagées des informations sur les utilisateurs telles que leur numéro de téléphone ainsi que des informations relatives à leurs habitudes d’utilisation de l’application.

Si la finalité de sécurité peut être regardée comme essentielle au bon fonctionnement de l’application, il en va différemment de la finalité de « business intelligence » qui via l’analyse du comportement des utilisateurs de l’application, vise à améliorer ses performances et à optimiser son exploitation.

La Présidente de la CNIL a estimé que la transmission de données de WHATSAPP vers FACEBOOK Inc. pour cette finalité de « business intelligence » ne reposait sur aucune des bases légales qu’exige, pour tout traitement, la loi informatique et libertés.

En particulier, ni le consentement des utilisateurs ni l’intérêt légitime de WHATSAPP ne peuvent être invoqués dans les circonstances de l’espèce.

Le billet de la CNIL pointe encore le manque de coopération de WhatsApp / facebook dans cette affaire.

Cette mise en demeure de la CNIL donne un mois à WhatsApp pour se mettre en conformité avec la loi. Si cette mise nen demeure n'est pas respectée, la CNIL pourra alors prononcer une sanction.