Ce fut la grosse surprise, même si elle était attendue, de la conférence développeur F8 de Facebook : l’Oculus Go. Pour un prix particulièrement agressif, à partir de 219 €, Facebook tente l’audacieux pari de dynamiser la VR pour le grand public et surtout prend de vitesse les casques Windows Mixed Reality, bien plus chers et filaires. La guerre de VR est officiellement lancée !

François Tonic

Le package est plutôt réussi. Le constructeur met en avant le contenu : + 1 000 applications disponibles. Ce qui est peu et beaucoup à la fois dans la VR. Le contenu est spartiate : le casque, un contrôleur et sa pile, un câble USB. Dans un petit carton, on trouve le support lunette, un cordon pour le contrôleur et un chiffon nettoyant. C’est tout. On remarquera l’absence du chargeur. À vous d’en posséder un…

Les spécifications

Le casque

Il est moins imposant que le grand Oculus Rift. Il est de couleur grise, légèrement foncée. Le casque s’ajuste sur la tête très facilement avec les scratchs. On aime ou pas cette manière de faire. Les contrôleurs sont minimalistes : bouton allumage / arrêt, boutons audio, connecteur mini-USB pour charger la batterie et une prise jack.

La fabrication est très propre et soignée. La matière est agréable au toucher. Par contre, elle risque de marquer et les traces seront rapidement visibles.

Le contrôleur, par rapport à ceux des concurrents, est petit, très petit même. Nous sommes un peu mitigés sur la prise en main. Un design un peu plus volumineux et légèrement plus long aurait permis une meilleure tenue durant l’utilisation. Cette dimension réduite se ressent sur le dessus avec la zone tactile et les boutons Retour et Home. Ils sont proches et on peut facilement se tromper. Pour les mains volumineuses, le contrôleur manquera de confort. Pour la gâchette, rien à dire.

Autonome sauf pour le setup

La configuration se fait par l’app Oculus que l’on télécharge sur son smartphone. Il faut disposer d’un réseau WiFi pour connecter le casque. La configuration est intuitive et rapide, tout comme le couplage casque et contrôleur.

Si notre casque possède un stockage de 32 Go, en réalité, vous disposerez de 25-26 Go de libres. Et vous verrez très rapidement que le stockage se remplit très vite !

Mes premiers pas

Nous avons testé et utilisé les classiques du marché : Oculus Rift, HTC Vive, Hololens et plusieurs Windows Mixed Reality. Le fait de ne pas être dépendant d’une machine externe et surtout d’être libéré du câble, c’est le vrai bonheur. L’ergonomie du système Oculus est plutôt bonne même si parfois la navigation est un peu confuse entre les différents écrans. L’Oculus Store propose un choix de catégories relativement large. Le choix des jeux est à la fois large et restreint. Mais il y a de quoi s’amuser. La qualité des contenus est tout de même variable ainsi que le gameplay qui peut manquer d’intuitivité et de simplicité. De nombreux contenus sont chers (+7 €) et la place limitée sur le casque va vite limiter vos achats.

Certains jeux sont très gros (+1 Go) et l’installation prend de longues minutes. Et plus vous sollicitez le casque et moins l’autonomie sera grande. C’est l’un des aspects frustrants du Go. Pour une charge complète, il faut environ 3 heures.

En immersion, nous n’avons pas vu de problèmes de latences, excepté sur quelques contenus très lourds. Il arrive que les contenus se chargent mal, ne pas hésiter à quitter et à relancer.  La qualité d’affichage est bonne même si le champ de vision reste bloqué à 110°. Le casque ne se ressent pas trop sur la nuque. Nous avons été agréablement surpris par la qualité audio et le bon suivi du son durant les mouvements et l’action.

Notons que le Go est compatible avec Gear VR de Samsung. Ainsi les contenus Gear VR peuvent être utilisés sur ce casque.

Pour le développeur

La compatibilité binaire avec Gear VR signifie que le développeur pourra utiliser les dernières versions mobiles du SDK pour concevoir des contenus. La gestion du contrôleur Go est identique à celui du Gear VR. Cette compatibilité pourrait aider Facebook à renforcer rapidement le catalogue disponible. Il est bien entendu possible d’utiliser les plateformes Unity ou Unreal pour développer des apps pour le Go. Les dernières versions de ces outils prennent en charge le Go.

Un développeur mode est disponible directement dans l’app Occulus. Il est aussi possible d’utiliser un PC pour déployer une app en test, via un ADP Drive dédié.

Bref, Oculus Go ne changera pas le modèle de développement actuel.

Conclusion

Facebook a fait des choix pour tenir un prix agressif. Sans être fracassant, le processeur tient bon même sur les jeux exigeants. La connectique est très limitée, mais suffisante à l’usage. Pour 219 €, honnêtement, Oculus Go est bon. Il offre une bonne immersion dans la VR même si le contenu nous déçoit encore. Ah si SteamVR pouvait être disponible cela renforcerait encore l’attrait de ce casque.

Facebook secoue le marché et les concurrents vont devoir trouver des réponses notamment sur la partie Windows Mixed Reality qui sont puissante, mais la dépendance à une machine externe reste une faiblesse. Facebook est capable de s’ouvrir le marché à condition que les contenus se multiplient, et ce, rapidement.

Les +
Le design
Audio
Affichage
Tarif agressif
Performances très correctes
Autonome

Les –
Autonomie
Quelques lenteurs
Stockage
Contenu limité
Contrôleur
Absence de SteamVR