Il s'était autoproclamé dictateur (bienveillant) à vie et pourtant, il vient d'annoncer sa décision sur la liste de diffusion de Python. Guido van Rossum quitte le processus décisionnel de Python après presque 30 ans consacrés à ce formidable langage.

C'est en 1989, pour occuper une semaine de vacances de Noël, que Guido van Rossum, réalise un projet qu'il avait en tête depuis quelques temps : créer un langage de script inspiré de ABC. Un langage clair, facile à apprendre, efficace au niveau de la rapidité d'écriture du code. Fan de la série télévisée Monty Python's Flying Circus, il choisit de baptiser ce langage Python. Le nom du langage n'a donc aucun rapport avec le serpent qui lui sert d'emblême :-) Humour à la Guido van Rossum. L'homme n'en manque pas.

Mais son post annonçant sa décision laisse une impression bien amère, pour le moins.

Maintenant que le PEP 572 est terminé, je ne veux plus jamais avoir à me battre et constater que tant de gens méprisent mes décisions. Je voudrais me retirer entièrement du processus de décision, écrit-il.

Son message invoque (peut-être) des problèmes de santé : Je ne rajeunis pas. (Je vous épargnerai la liste des problème médicaux). Mais c'est peut-être simplement là de l'humour à la Guido.

Mais la dernière phrase de son message n'est pas de humour : Je suis fatigué et j'ai besoin de très long break.

Quid de l'avenir et de l'évolution de Python ? Guido ne semble pas s'en intéresser. Ou du moins veut-il ne plus y être impliqué. Il se borne à rappeler, afin que les choses se passent aux mieux, que la communauté a un code de conduite.

Python est un langage formidable, au coeur de projets formidables. L'algorithme du moteur de recherche a été développé en Python. TensorFlow, le framework de machine learning de Google, se programme avec. Python est utilisé tout azimuts à Mountain View. La NASA utilise Python. Anaconda, l'installateur de la distribution Linux Red Hat est écrit en Python...

Il n'est sans doute pas exagéré de dire que tous les développeurs d'aujourd'hui doivent quelque chose à Guido van Rossum. Qu'il en soit remercié ici.