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Grande enquête 2018 : quelles perspectives pour le marché du travail dans l’open source ?

Par:
fredericmazue

ven, 07/12/2018 - 12:39

A l’initiative du CNLL, de Syntec Numérique et de Systematic Paris Region, le cabinet d’études Katalyse a interrogé 350 étudiants, une centaine de jeunes diplômés et une centaine d’entreprises, au quatrième trimestre 2018, pour mieux comprendre les attentes des employeurs de l’open source, leurs difficultés de recrutement et de fidélisation, mais aussi la perception du secteur par les futurs candidats et les jeunes salariés. Les principaux résultats de cette étude ont été présentés à l’occasion du Paris Open Source Summit, organisé les 5 et 6 décembre aux Docks de Paris.

L’open source, une filière créatrice d’emplois : avec un taux de croissance annuel moyen de 6,2 % entre 2017 et 2021, les effectifs de l’open source devraient atteindre les 70 000 emplois en 2021. En 2018, la filière compte 39 700 salariés (ETP) chez les offreurs de services et éditeurs de logiciels libres (dont 4 600 chez les "pure players") et 18 700 salariés (ETP) chez les grands utilisateurs. L’an prochain, 8 200 postes seront à pourvoir dans l’ensemble de l'écosystème open source (4 000 créations de postes nettes), dont un millier chez les pure players (500 créations nettes) et 88 % dans des métiers de production numérique – notamment de développeurs et d’architectes, avec un besoin croissant de compétences en data science, sécurité, IoT/géolocalisation, frameworks et UI/UX.

Des difficultés de recrutement et de management : les acteurs de l’open source rencontrent des difficultés pour embaucher de jeunes diplômés qui représentent 60 % de leurs recrutements.

Les candidats de niveau bac+5 représentent 61% des recrutements, suivis des bac+3 (19 %), et des docteurs (13 %, principalement dans de nouveaux métiers comme l’IA ou la data science). Les recruteurs ne recherchent pas nécessairement des candidats issus de formations spécialisées en open source (37% des recrutements prévus), et restent ouverts aux profils issus de formations généralistes du numérique, l’expertise et le savoir-être primant souvent sur la formation d’origine et des compléments de formations pouvant être apportés au sein de l’entreprise.

Proposer des projets ambitieux et développer la marque employeur pour mieux fidéliser. Observant un turn-over de 15 % (11 % pour les pure players), les employeurs de l’open source sont de plus en plus attentifs aux attentes des jeunes diplômés qui recherchent d’abord des projets ambitieux, avec un rayonnement international et une anticipation des évolutions technologiques. La taille de l’entreprise n’est pas une préoccupation première. En revanche, l’employeur se doit de favoriser une ambiance conviviale, une organisation flexible du travail et le développement des compétences.

Pour les étudiants interrogés, l’open source évoque d’abord des valeurs – communauté, liberté, ouverture – mais aussi la possibilité de création et d’innovation. L’utilisation de l’open source est associée à certains produits – navigateur, traitement de texte, progiciels, IA, cloud, blockchain, big data, IoT… -, tout en étant moins connue pour des applications du quotidien, comme les réseaux sociaux.

Une formation initiale encore décorrélée des attentes des étudiants et des entreprises : un quart des étudiants interrogés (24 %) ont reçu au moins un cours sur l’open source, et seuls 5 % estiment avoir réellement reçu une formation spécifique. Ils attendent prioritairement une formation initiale en langages et outils de développement (57 %) et en infrastructure (38 %). Chez les jeunes salariés, 20 % sont des autodidactes et 22 % s’appuient sur des formations continues.

« La filière du logiciel libre en France confirme son dynamisme, portée par l’apport de l’open source comme briques technologiques dans les domaines les plus dynamiques, comme la data science, le cloud, l’IoT, la sécurité ou les outils et frameworks de développement, souligne Stéfane Fermigier, président du groupe thématique Logiciel libre au sein du pôle Systematic Paris Region et co-président du CNLL. L’étude montre également, pour les écoles et les universités, l’enjeu de la formation initiale des ingénieurs, autant sur ces technologies clefs que sur les principes et les méthodes du logiciel libre. »

« Favoriser la formation et le développement des compétences open source correspond à la fois à une attente des entreprises et à celle des jeunes diplômés, complète Marc Palazon, président du comité Open Source de Syntec Numérique. C’est pourquoi Syntec Numérique et le Fafiec sont à l’origine d’une action collective open source, un catalogue de formations – usine logicielle, DevOps, développement front-end, gestion de contenu, mobilité, base de données… – financées à 100 % des frais pédagogiques par l’OPCA ».

« Le développement de notre secteur passe en priorité par le recrutement de nouveaux talents. Développer une marque employeur open source forte au niveau de chacune de nos entreprises doit être la nouvelle priorité de notre filière, estime Philippe Montargès, co-président du CNLL. C’est une manière de répondre aux attentes et aux valeurs que portent les futures générations de diplômés. C’est œuvrer de fait pour une meilleure fidélisation de ces talents ».

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