L'edge computing devrait enregistrer une croissance annuelle de plus de 50 % dans la région EMEA
mer, 16/10/2019 - 11:47
Selon la troisième édition du Global Interconnection Index (GXI), l’étude de marché annuelle publiée par Equinix, l’edge computing devrait atteindre un taux de croissance annuelle composée (TCAC) de 51 % sur la région EMEA et dépasser 13 300 Tbps de capacité totale de bande passante (soit l’équivalent de 53 zettaoctets de données échangés par an). Une telle capacité permettrait à tous les habitants de la Terre de télécharger simultanément une saison complète de Game of Thrones en ultra haute définition en moins d’un jour.
Les résultats du GXI révèlent à quel point la bande passante d’interconnexion - la capacité dédiée à l’échange de trafic direct et privé entre partenaires commerciaux - est essentielle à l’ère du numérique. Pour rester compétitives, les organisations doivent gérer des volumes de données toujours plus importants et faire face à l’accélération des échanges de données sur un nombre croissant de clouds et d’écosystèmes d’entreprises. Une autre enquête indépendante commandée par Equinix et menée auprès de plus de 2 450 décideurs informatiques au niveau mondial révèle que près de la moitié des répondants (48 %) considèrent l’interconnexion comme un élément clé facilitant les transformations numériques. Ce sentiment est partagé par 4 décideurs sur 10 dans la région EMEA. En France, près de l’intégralité (95 %) des responsables informatiques considèrent l’interconnexion comme importante pour leurs activités.
« Les individus, logiciels et machines créent et consomment des données de plus en plus rapidement partout où nous travaillons, jouons et vivons », déclare Rick Villars, vice-président chargé de la recherche sur les datacentres et le cloud chez IDC. « La hausse considérable des volumes de données créées, agrégées et analysées sur ces nouveaux périphériques contribue à créer un changement majeur par rapport au classique déploiement de ressources informatiques dans des datacentres traditionnels. Les entreprises doivent pouvoir accéder à des sites modernes et robustes situés près des emplacements périphériques à son réseau, là où elles veulent déployer des infrastructures dédiées et s’interconnecter au nombre croissant de clouds, clients et partenaires essentiels au cœur de leurs efforts de transformation numérique. »
Le solide cadre réglementaire en vigueur dans la région EMEA favorise l’échange de données et la croissance de la bande passante d’interconnexion dans les domaines de la santé et des sciences de la vie, dans le secteur public et l’enseignement, et en matière de services aux entreprises et services professionnels. L’Europe devrait ainsi dépasser l’Amérique du Nord dans la course à la croissance numérique la plus forte, avec des taux de croissance annuelle composée de 51 % et 46 % respectivement. L’Amérique latine mène la marche avec un TCAC de 63 %, suivie par la région Asie-Pacifique (56 %). En matière de plans de développement à l’international, les choses sont bien différentes : 55 % des entreprises sur la région EMEA (58 % en France) prévoient de s’implanter sur de nouvelles zones métropolitaines, alors que d’autres régions se montrent bien plus agressives (69 % pour le continent américain, et 65 % pour l’Asie-Pacifique). Pour soutenir ces plans de croissance, 6 responsables informatiques sur 10 (62 %) s’appuient sur des connexions virtuelles.
Les principaux enseignements du rapport :
Le GXI suit, mesure et anticipe la croissance de la bande passante d’interconnexion – la capacité totale mise à disposition pour l’échange privé et direct de trafic entre une variété de partenaires et fournisseurs à des points d’échange distribués et au sein de datacentres d’hébergement neutres. Les enseignements du GXI :
Pouvoir échanger des volumes de données importants grâce à l’interconnexion est essentiel pour rester compétitif dans une économie numérique
- Face à la croissance rapide des volumes de données, la consommation de la bande passante d’interconnexion des entreprises devrait faire l’objet d’un taux de croissance annuelle composée (TCAC) de 64 % dans le monde, et dépasser les autres modes d’échange de données entre organisations. Ce taux s’annonce encore plus élevé dans la région EMEA, et pourrait atteindre 67 %. Les entreprises devraient ainsi représenter 60 % de l’ensemble de la bande passante d’interconnexion en 2022.
- Pour gérer des volumes de données croissants, les organisations se déploient en moyenne sur 9 sites, pour au total 340 interconnexions avec des partenaires fournisseurs de services réseau, cloud et professionnels. Plus précisément, les responsables informatiques d’EMEA se servent de l’interconnexion pour se connecter à d’autres entreprises (25 % contre 29 % en France), à des fournisseurs de services réseau (31 % contre 27 % en France) et à des fournisseurs de services cloud (26 %).
- Près de la moitié (46 %) des responsables informatiques du monde entier estiment que l’interconnexion peut aider leur entreprise à prendre l’ascendant sur la concurrence. Cette opinion est partagée par 4 personnes interrogées sur 10 en EMEA (39 % contre 35 % en France).
La distance : le principal facteur nuisant aux performances des entreprises numériques
- Le déploiement de connexions directes et privées à la périphérie du réseau améliore considérablement les performances des applications et l’expérience des utilisateurs.
- Les charges de travail sensibles nécessitent des temps de réponse situés entre 60 et 20 millisecondes, ce qui oblige les entreprises à rapprocher leurs infrastructures informatiques des points de consommation de bande passante (l’edge computing).
- Plus du tiers (34 %) des responsables informatiques dans le monde (31 % dans l’ensemble de l’EMEA, et 41 % en France) utilisent l’interconnexion pour profiter d’une connectivité plus rapide.
Les entreprises leaders gagnent en compétitivité en mixant les principaux modèles de déploiement de l’interconnexion
- Le cas le plus fréquent en matière de bande passante d’interconnexion réside dans l’interconnexion entre plusieurs fournisseurs de services réseau sur plusieurs emplacements en périphérie. Il devrait quadrupler d’ici 2022. Selon les résultats de l’enquête, l’optimisation des performances des réseaux est une priorité pour plus de la moitié (54 %) des responsables informatiques d’EMEA.
- L’interconnexion à plusieurs fournisseurs de services cloud et informatiques sur différents sites en périphérie du réseau représente le deuxième cas d’usage, et le modèle le plus florissant, puisque son utilisation devrait être multipliée par 13 d’ici 2022. La mise en place de stratégies multi-cloud constitue une priorité pour près de la moitié (45 %) des responsables informatiques du monde entier. En France 48 % travaillent avec plusieurs fournisseurs de services de cloud public et plus de la moitié (57 %) n’utilisent que des clouds privés.
- Le reste des cas d’usage concerne l’interconnexion avec des partenaires fournisseurs de services financiers, de contenu et de médias numériques et d’intégration de chaîne d’approvisionnement. Il devrait quintupler d’ici 2022. En France, plus de la moitié (52 %) des responsables informatiques choisissent de travailler avec des partenaires, une solution plus pratique également envisagée par 39 % des répondants.