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TagTagTag : le renouveau du lapin Nabaztag

Par:
francoistonic

mer, 08/07/2020 - 10:03

Nabaztag est sans aucun doute l’un des objets technologiques les plus emblématiques de la production française. Dépendant des serveurs, 150 000 lapins sont devenus muets quand l’infrastructure fut définitivement coupée. Depuis, ils prenaient la poussière. Il faut tout de même avouer que dès le départ, le lapin avait des capacités très limitées et peu de services. 

Heureusement, les créateurs du lapin ont décidé de redonner vie à notre animal et surtout à les rendre indépendants de tout serveur. Mais cette idée se heurte à deux contraintes : concevoir une nouvelle électronique, développer une couche logicielle totalement indépendante. 

C’est ainsi que le projet TagTagTag fut lancé, grâce à Maker Faire Paris… Mais un tel projet nécessite du temps, du financement et des équipes. Or, Enero, société dédiée aux IoT, n’est pas une startup et son activité n’est pas de s’occuper du lapin. Une campagne Ulule est lancée pour soutenir la demande qui est rapidement assez forte. Cette première vague de cartes est écoulée à 1 000 exemplaires. 

De l’aveu même des créateurs du projet, c’est un excellent résultat pour un projet qui peut être vu comme une passion, un hobby. « C’est beaucoup de travail et nous travaillons beaucoup à suivre la communauté » nous a indiqué Olivier Mevel. Une nouvelle campagne était en cours quand la crise du Covid19 est apparue et a interrompu la seconde initiative Ulule qui devrait, si tout va bien, être relancée en septembre. Ce sera le dernier lot, aucune nouvelle production « officielle » n’est prévue au-delà. Mais comme nous l’a dit Olivier : tout est open source. Les schémas de la nouvelle carte sont accessibles. Si vous êtes doué(e) en électronique et en PCB, vous pouvez créer votre propre carte.

Une question toute bête : pourquoi TagTagTag ? Il s’agit de la 3e génération après le Nabaztag et le Nabaztag:tag…

L’idée de la TagTagTag est très simple : on remplace la carte mère initiale par la nouvelle et une Raspberry Pi Zéro W (version sans fil). On flashe la pile logicielle sur une carte microSD et c’est tout ! 

Pourquoi est-ce parfois compliqué de comprendre le sens de branchement ? Initialement, la nouvelle carte devait prendre place que dans la 1ere génération de lapin. Finalement, les 2 générations furent supportées par une seule carte TagTagTag. C’est plus simple pour la production. Mais, les branchements changent entre les 2 générations ce qui explique le sens différent de nombreux câbles. Et il faut bien suivre le tutoriel pour éviter de griller son lapin… Et pour l’anecdote : les lapins ne possèdent pas les mêmes couleurs de câbles… Le haut-parleur n’est pas identique entre les différentes générations par exemple, etc.

Pourquoi la Pi Zéro ? Le choix se veut pragmatique. Ce n’est pas très cher et cela fournit une puissance suffisante pour animer et gérer le lapin. Et les développeurs du projet s’appuient sur Raspian et le langage référence, le Python. La nouvelle pile logicielle est écrite en Python ! Le projet a poussé loin les capacités de la Pi Zéro, notamment, sur la partie vocale. 

Le logiciel est open source, c’est le Pynab. Il comprend 3 éléments : le driver écrit en C, le driver son et la partie RFID. 

Paul Guyot, développeur de la partie logicielle de la carte, nous a précisé que l’objectif premier était de livrer les services de bases du lapin d’origine, tous les sons. « Nous avons développé une interface de programmation par bloc, une nouvelle interface web, une nouvelle API pour faciliter l’interaction avec le lapin » précise Paul. 

Si aujourd’hui, le développement est terminé, Pynab et tous les éléments liés sont disponibles. Les développeurs et la communauté peuvent proposer des améliorations et de nouveaux projets. Plusieurs sont disponibles : compatibilité avec .Net, synthèse vocale, serveur MQTT, etc. L’architecture ouverte, la Pi et l’utilisation de Python sont des gages pour l’avenir du lapin. 

De nouveaux développements ? A priori non, pour Paul et Olivier, le travail a été fait. Aucun nouveau service n’est prévu. C’est maintenant à la communauté de jouer son rôle. Le socle est là, maintenant il faut exploiter la Pi, les capteurs, etc. La partie RFID est encore sous-exploitée, notamment avec le lapin tag RFID

Il faut aussi reconnaître que le volume de lapins 3e génération est faible : un millier aujourd’hui, -2000 après la nouvelle campagne. Au total, il y a environ 150 000 lapins dans la nature, mais nombre d’entre eux ne fonctionnent plus, ont été jetés ou perdus. Mais il existe un potentiel. 

Pour aller plus loin :

Programmez! vous propose un dossier sur le lapin dans notre numéro Spécial été 2020, disponible depuis le 3 juillet.  

François Tonic

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