Le comité américain olympique et paralympique (USOPC) a conseillé à tous ses athlètes de se rendre en Chine avec des téléphones jetables, par crainte qu'ils ne reviennent de Pékin avec des smartphones vérolés, selon Le Wall Street Journal. Le même conseil a ensuite été donné par les comités canadiens, anglais, néerlandais, australien, belges et français au moins. Le même conseil est donné aux journalistes.

Est-ce à dire que des barbouzes chinoises vont aller trafiquer les téléphones des athlètes pendant que ceux-ci sont en train de concourir ? Les choses pourraient être beaucoup plus simples. Tous les participants aux jeux devront utiliser une application : My2022. Cette application doit notamment être utilisée dans le cadre du contrôle sanitaire des participants. Or selon le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab, spécialiste des questions de cybersécurité, cette application est truffée de problèmes de sécurité. L'exploit de ces failles pouvant aboutir à des atteintes à la vie privée, à la surveillance des utilisateurs et des attaques de piratage a des fins de prise de contrôle à distance des appareils.

Jeffrey Knockel, de Citizen Lab, a souligné : La Chine est connue pour avoir sapé les technologies de chiffrement afin de pratiquer la censure politique et la surveillance. Dès lors, il est raisonnable de se demander si le chiffrement des données de cette application n’a pas été volontairement saboté à des fins de surveillance. 

De son côté, le comité d’organisation des Jeux a réagi en affirmant que 'ces inquiétudes n'étaient fondées sur aucune preuve' et que les informations contenues dans My 2022 ne seraient utilisées que pour les Jeux olympiques. Le Comité international olympique (CIO) a quant à lui indiqué que deux organismes spécialisés en cybersécurité, sollicités par ses soins, avaient testé l’application et n’y avaient décelé aucune « vulnérabilité cruciale ».