jeu, 07/11/2013 - 14:52
Henrik Jacobsen, Technical Services Manager de Micro Focus en France, revient sur le développement d’interfaces mobiles pour les applications d’entreprise, notamment Cobol, et attire l’attention sur 3 points de vigilance : la valorisation de l’héritage Cobol, la conduite des campagnes de tests et la gestion des montées en charge.
L’explosion du mobile est un des facteurs qui révolutionnent la façon dont sont aujourd’hui sollicités et délivrés les services IT dans les entreprises. Les évolutions de l’ergonomie, la simplicité d’utilisation des nouveaux terminaux mobiles et le développement du BYOD ont accéléré cette mutation. Alors que ces appareils ne cessent d’offrir de nouvelles possibilités, les utilisateurs en attendent toujours davantage. Ils veulent notamment accéder en permanence à toutes les applications et services en ligne qu’ils ont l’habitude d’utiliser sur leur ordinateur (fixe ou portable) : visite des sites d’e-commerce, accès à leur compte bancaire et, plus récemment, chargement des applications utilisées au bureau.
Par conséquent, toute entreprise qui veut rester compétitive ne peut plus faire l’impasse sur le mobile. Mais cette évolution requiert une attention particulière. Il est essentiel de réfléchir au préalable à la façon la plus efficace d’adapter les applications existantes pour répondre aux attentes et besoins d’utilisateurs mobiles.
Mobile = risques selon les analystes ?
D’après une récente étude de Forrester Research, l’adoption de la technologie mobile peut avoir un « effet dramatique » sur les systèmes de back-office, sans compter « les coûts cachés et les perturbations » qui pourraient entraver la bonne marche de l’entreprise qui n’aura pas pris les mesures préventives appropriées. Cette même étude laisse entendre que, derrière les projets mobiles, se cache un parcours semé d’embûches en raison du maintien d’une infrastructure mal préparée pour absorber l’explosion du volume d’activité.
Cependant adopter la technologie mobile n’oblige pas à opérer une refonte complète et coûteuse de l’infrastructure IT existante. Au contraire, les entreprises gagneront à réutiliser au maximum leurs applications et processus en place afin de garantir l’intégrité, la continuité et la sécurité de leurs opérations à long terme. Elles peuvent aussi minimiser les risques potentiels que ferait peser l’explosion du volume d’activité sur leur infrastructure IT. Il s’agit juste de faire les bons choix en matière de déploiement des applications et de gestion de la charge de travail, l’objectif étant d’alléger la pression et de disposer d’une solution plus viable et plus économique pour passer à l’univers mobile.
Une démarche construite qui obéit à 3 principes
Que doivent faire les entreprises pour adopter le mobile sans exploser leur budget informatique ? Plusieurs mesures nous apparaissent essentielles pour préparer les infrastructures IT à la déferlante mobile.
1 Réutiliser et adapter au maximum
Pour se lancer dans l’univers mobile, les entreprises ont trop souvent tendance à développer de nouvelles applications. Or elles peuvent tout simplement réutiliser et adapter celles qu’elles utilisent déjà au quotidien – y compris et en premier lieu celles écrites en Cobol.
Certes, pour un grand nombre d’entreprises, COBOL n’est pas la solution qui coule de source pour adapter leurs applications métier aux terminaux mobiles ; pourtant, la simplicité et la facilité d’adaptation de ce langage en font le candidat idéal pour propulser l’IT dans l’ère mobile. Et les développeurs peuvent tout à fait utiliser Visual Studio ou Eclipse pour moderniser les applications existantes et coder des versions mobiles qui fonctionnent sur une large gamme d’OS mobiles.
En misant sur le développement de versions mobiles de leurs applications Cobol stratégiques, les entreprises accélèrent la livraison des services IT, font des économies substantielles et prennent moins de risques car elles conservent les droits sur leurs applications et préservent leur infrastructure existante.
2 Tester autrement les applications mobiles
Adapter l’infrastructure existante aux OS mobiles est un projet d’envergure qui implique des tests rigoureux. Les entreprises ne peuvent pas se permettre de faire de compromis à ce niveau. Cependant, les méthodes de test traditionnelles entraînent trop souvent encore des dépassements de délai et de budget. En transférant les tests des applications mobiles, Web et des systèmes back-end associés vers un environnement plus économique et facile à utiliser, les entreprises parviennent à réaliser ces tests de manière plus rapide et plus complète sans solliciter la puissance de calcul du mainframe. Ces environnements sont aussi mieux à même de répondre aux besoins de tests de performance et d’automatisation des tests.
3 Revoir la gestion des montées en charge
Pour faire face aux potentiels pics de charge engendrés par le mobile, les entreprises cherchent souvent à augmenter la capacité de leur mainframe. Or c’est une solution qui s’avère rapidement très onéreuse, le coût du traitement pouvant alors atteindre près de 3 000 euros par MIPS.
Pour éviter cette explosion des coûts, l’entreprise peut profiter des larges possibilités de choix de serveur pour libérer la précieuse capacité de traitement nécessaire aux besoins des applications mobiles. Par exemple, IBM zEnterprise propose de répartir la charge entre des partitions Windows, Power, Linux et z/OS.
Lorsqu’elle obéit à une approche stratégique et efficace, l’adaptation des processus IT à l’univers mobile n’a rien de l’épreuve fastidieuse, coûteuse et déstabilisante évoquée par Forrester Research. Les entreprises peuvent faire beaucoup avec leur infrastructure et leur capital IT existants pour gagner en efficacité sans passer par une refonte complète de leurs systèmes. Elles ont ainsi l’assurance d’aborder l’avenir de la manière la plus économique qui soit.
Henrik Jacobsen, Technical Services Manager de Micro Focus
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